Bouboule, c’est ainsi qu’on appelle Kevin, 12 ans, 100 kilos et pas vraiment un avenir.
S’empiffrant de frites, de viennoiseries et de petits pots de crème, il n’attend que sa crise cardiaque.
A moins qu’il ne change.
Et Kevin changera...
Avec : Swann Arlaud, Julie Ferrier
Fiche complèteBOUBOULE
Réalisateur : Bruno Deville
Sortie en salle : 05-11-2014
Avec :
Swann Arlaud, Julie Ferrier
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Bande annonce
- 84 min
- Suisse-Belgique
- 2014
- Scope
- 5.1
- Audiodescription / Sourds et malentendants
- Visa n°138.434
Synopsis
Bouboule, c’est ainsi qu’on appelle Kevin, 12 ans, 100 kilos et pas vraiment un avenir.
S’empiffrant de frites, de viennoiseries et de petits pots de crème, il n’attend que sa crise cardiaque.
A moins qu’il ne change.
Et Kevin changera...
A propos
Crédits du film : (c) 2013 - CAB Productions - Versus Productions
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Fiche technique
Réalisateur Bruno Deville
Scénariste Bruno Deville
Scénariste Antoine Jaccoud
Avec la collaboration de Stéphane Malandrin et Léo Maillard
Musique originale -M-
Image Jean-François Hensgens
Son Paul Maernoudt
Montage son Etienne Curchod
Mixage Denis Séchaud
Décors Françoise Joset
Costumes Elise Ancion
Montage Valentin Rotelli
Producteur Jean-Louis Porchet
Producteur Gérard Ruey
Coproducteurs Jacques-Henri et Olivier Bronckart
Une coproduction Suisse-Belgique CAB Productions & Versus Production
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Bruno
DevilleNote d'intentionAdolescent, mon poids flirtait avec les cent kilos. Je consolais ma mère du départ de mon père et j'étais trop mal dans ma peau pour espérer un jour embrasser une fille.
Des régimes drastiques m’étaient prescrits. Je suivais des cours de natation trois fois par semaine. En maillot de bain, l’exposition de ma poitrine et de mes bourrelets était une humiliation épouvantable.
Pour ma mère, mon poids était vécu comme une maladie incurable, tandis que mes sœurs jouaient les bourreaux dans leurs corps parfaits. Intimement, je ressentais une profonde injustice et beaucoup de colère d’être différent des autres et exclu par mon apparence.
Aujourd’hui même si mon poids n’est plus alarmant sur la balance, des vergetures marquent mon ventre comme des cicatrices d’un passé inoubliable.
Il y a donc beaucoup de ressentis et d'émotions personnelles dans le personnage de Kevin qui constitue le héros de ce film: il a 12 ans, il est issu d’un milieu populaire, et il pèse 100 kilos. Au seuil de l’adolescence, cette pesanteur est bien embarrassante. Mais voilà, qu’en plus, ce pauvre garçon est gavé de messages alarmistes diffusés par les services de santé publique et amplifiés par les medias: il mourra jeune, très probablement avant ses parents, comme tous les obèses de son espèce... Une sorte de malédiction infligée à un garçon de 12 ans qui rêve tout simplement de grandir et d'embrasser les filles.
L'histoire élaborée avec le scénariste Antoine Jaccoud veut prendre toute la mesure du drame de Kevin en proposant toutefois une comédie légère, grinçante, cruelle parfois, qui s'affranchisse de la simple mise en fiction du "problème de société" ou de l'autobiographie pure. Si les enjeux sont graves, c'est bien au service du rire et de l'émotion que nous avons voulu mettre tout leur potentiel dramaturgique.
On trouvera donc dans cette histoire des personnages drôles, attachants, parfois ridicules et grotesques. Ils se débattent dans cet univers, cherchent à s'y faire une place, à y trouver amour et reconnaissance. Si ces personnages se meuvent dans un drame, ils sont assurément les premiers à l'ignorer, et je voudrais que le spectateur puisse leur en être reconnaissant.
Bruno Deville
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Bruno
DevilleQuelle a été la genèse de Bouboule ?Ce projet me tient à cœur depuis longtemps ; le thème a d’ailleurs nourri mon premier court métrage, La Bouée, qui évoquait déjà le vécu d’un enfant obèse de 8 ans. Or ce film de diplôme reflétait ma propre expérience. De fait, dans mon enfance et mon adolescence, je me suis souvent trouvé moi-même en surpoids, et je garde aujourd’hui, y compris sur mon corps, les cicatrices de l’obésité. Je sais ce que c’est que d’être humilié par rapport à son physique, je sais la difficulté de se montrer en maillot de bain à la piscine, je me rappelle les moqueries de mes camarades aux vestiaires. D’ailleurs je trouve encore aujourd’hui, à 38 ans, parfois difficile de m’accepter. Je pense qu’on passe une vie à apprendre à aimer son corps. Pourtant je n’avais pas l’intention de faire un film « sur » l’obésité. Dès le départ j’avais envie de me mettre dans la peau de ce gamin et de voir le monde à travers son regard. Je voulais parler de choses profondes sur un ton léger, pour prendre de la distance, et laisser une place à la poésie.
Après La Bouée, j’ai réalisé un autre court métrage, Viandes, co-écrit avec Antoine Jaccoud qui m’avait déjà coaché pour mon travail de diplôme. Je suis donc retourné vers lui et nous avons commencé, vers 2005, à travailler ensemble sur l’écriture de Bouboule. Parallèlement, je suis allé rencontrer des enfants dans des institutions, comme l’USADE, qui prennent en charge les enfants et adolescents sujets à des problèmes cardiovasculaires liés à l’obésité, et j’ai filmé nombre de ceux-là en recueillant leurs témoignages. Une fois encore, cependant, il ne s’agissait pas de réaliser un documentaire mais de raconter l’histoire d’un gosse dont le talon d’Achille est le surpoids.
À ce thème s’en est ajouté un autre : comment on construit sa virilité quand on est un adolescent de 12 ans, qu’on pèse 100 kg et qu’on a des seins.
J’ai toujours été frappé par les propriétaires de chien dangereux qui souvent sont loin d’être des armoires à glace. Ma rencontre d’un maître-chien, prénommé Patrick et spécialisé dans le dressage de chiens de combat et l’obsession actuelle de l’ultra-sécurité ont nourri notre scénario et créé le personnage du vigile. Face au gosse en déficit de virilité, encore fragilisé par l’absence du père, le vigile Patrick incarne ainsi le modèle ultra-masculin qui va permettre à Bouboule de se construire. À partir de ce moment-là, Antoine Jaccoud et moi avions les deux personnages contrastés de l’ado candide et du vigile faux-dur sur lesquels nous avons construit le film.
Dans quelles circonstances êtes-vous tombé sur David Thielemans, le formidable interprète de Bouboule ?Le casting du rôle a été très long et parfois éprouvant. Hitchcock disait qu’il ne faut pas tourner avec des enfants, des animaux ou des bateaux, trois « acteurs » imprévisibles. Je n’en ai pas moins affronté deux contraintes dont l’une, avec les enfants, m’a fait revivre des moments personnels difficiles quand je demandais aux gosses de s’impliquer devant la caméra, auxquels il arrivait de paniquer ou même de s’effondrer. Après plusieurs mois de recherches en Suisse, Belgique et France pendant lesquels je n’avais toujours pas trouvé la perle rare, un jour, par « hasard », je suis tombé sur ce gamin roux à Bruxelles. David se chamaillait avec d’autres enfants à la sortie de l’école. J’ai tout de suite été frappé par sa différence, cette bouille où se mêlent douce candeur et profondeur dramatique avec ce regard que j’aime beaucoup, comme absent, les yeux mi-clos. Je l’ai abordé en pleine rue et lui ai dit ce que je cherchais. Croyant d’abord qu’il avait été piégé par une « caméra cachée », il a vite compris que j’étais sérieux et m’a conduit chez sa mère avec laquelle il vit une relation fusionnelle. Le lendemain, après une heure et demie d’essais, alors qu’il n’avait jamais joué jusque-là, je l’ai trouvé formidable. Il y avait chez lui ce mélange d’ingénuité de l’enfant qu’on peut encore surprendre, et la détermination du môme blessé par la vie. Par ailleurs, sa mère qui est très proche du personnage du scénario, et le père absent complétaient le tableau. Pendant les huit semaines de tournage, séparé de sa mère pour la première fois, David a sûrement vécu la première grande expérience de sa vie sans comprendre pour autant ce qu’est être acteur. Pourtant il a assimilé tous les dialogues du film en très peu de temps, avec l’aide de sa répétitrice et a vite pigé les règles du plateau. Ainsi, pendant tout le film, David joue Bouboule sans rien composer. Il est lui, il est direct et je le trouve beau. Cela donne, je crois, quelque chose d’aussi touchant que vrai.Qu’en est-il du travail sur l’image, essentielle dans ce film ?Lorsque j’étais enfant, je me suis créé des espèces de « bulles » trans-digestives liées à la nourriture, que je tenais à recréer visuellement par la magie des images. Je voulais éviter une poétisation artificielle « plaquée », en recréant ces « bulles » par les situations. Ainsi l’apparition de l’éléphant est-elle liée à ce moment où Bouboule se régale sur un banc, son plaisir de manger lui faisant « voir des trucs », comme il le dit à son copain. C’est dans cette optique que nous avons travaillé la colorimétrie et les cadrages du film, avec le chef opérateur Jean-François Hensgens, la décoratrice Françoise Joset et la costumière Elise Ancion, notamment. J’avais, en point de mire, le travail des photographes Martin Parr et Gregory Crewdson, dont j’aime particulièrement les climats tendres-acides aux couleurs saturées, qui restituent le mélange de réalité et d’irréalité auquel je tenais.La musique de -M- va dans le même sens…J’en ai rêvé, et quand j’ai rencontré Matthieu Chedid, auquel j’avais envoyé quelques images qui l’ont immédiatement accroché, je lui ai dit que je ne voyais aucun musicien contemporain qui puisse, mieux que lui, ajouter à ce film sa magie tendre, à la fois fragile et vibrante. Malgré son agenda chargé, il a trouvé le temps de ciseler la musique de bout en bout et de composer la chanson de Bouboule. Cette rencontre tient du miracle autant que celle de David Thielemans, s’ajoutant à ma complicité amicale avec Antoine Jaccoud et à ma nouvelle collaboration avec Jean-François Hensgens, entre autres. Je pense d’ailleurs qu’un film est fondamentalement une oeuvre collective.Qu’en est-il du regard sur le monde que vous portez à travers Bouboule ?J’aborde de nombreux thèmes importants, dans ce film, tels que la différence liée au surpoids, la violence, le racisme, la carence affective, la construction de soi ou la sécurité, mais je ne délivre aucun message à caractère édifiant : je laisse parler mes personnages avec leur mélange de trivialité et de drôlerie, leur bêtise et leur bassesse éventuelle, mais aussi leur candeur et leur humour – toute leur humanité.
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Récompenses
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