Elles sont actives, indépendantes et libres. Des femmes indiennes d'aujourd'hui.
Réunies à Goa pour huit jours, elles se racontent leurs histoires d'amour, leurs doutes, leurs désirs.
Jusqu’à ce qu’une nuit pas comme les autres remette tout en question...
Avec : Sarah-Jane Dias, Rajshri Deshpande
Fiche complèteDéesses indiennes en colère
Réalisateur : Pan Nalin
Sortie en salle : 27-07-2016
Avec :
Sarah-Jane Dias, Rajshri Deshpande
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Bande annonce
- 104 min
- Inde
- 2015
- Scope
- 5.1 Dolby Digital
- Visa n°144.621
Synopsis
Elles sont actives, indépendantes et libres. Des femmes indiennes d'aujourd'hui.
Réunies à Goa pour huit jours, elles se racontent leurs histoires d'amour, leurs doutes, leurs désirs.
Jusqu’à ce qu’une nuit pas comme les autres remette tout en question...
Crédits du film : © 2015 Jungle Book Entertainment Pvt Ltd
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Fiche artistique
Frieda Sarah-Jane Dias
Laxmi Rajshri Deshpande
Suranjana Sandhya Mridul
Joanna Amrit Maghera
Pamela Pavleen Gujral
Madhureeta Anushka Manchanda
Nargis Tannishtha Chatterjee
Fiche techniqueRéalisation Pan Nalin
Scénariste Pan Nalin
En collaboration avec Dilip Shankar, Subhadra Mahajan et Arsala Qureishi
Image Swapnil S Sonawane
Son P.M Satheesh et Manoj Goswami
Costumes Ashima Belapurkar
Maquillage Sara Menitra
Décors Aradhana Seth
Montage Shreyas Beltangdy
Musique Cyril Morin
Production Jungle Book Entertainment
Coproducteur One Two Films
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Pan Nalin
Pourquoi selon vous a-t-on besoin de voir, au cinéma, des histoires de femmes ?Le monde moderne est un désastre qui a été généré essentiellement par des hommes. Ils ont créé à eux seuls les religions et surtout les guerres. Il est grand temps de donner maintenant leur place et leur chance aux femmes. Il faut écouter leurs histoires, partout dans le monde, et encore plus en Inde. Mais ce n’est pas un film contre les hommes. Il s’agit simplement d’un groupe de femmes qui font ce qu’elles font toujours lorsqu’elles se retrouvent ensemble : parler des sujets qui les préoccupent.Un film avec des femmes pour seules héroïnes, est-ce difficile à financer ?En Inde, c’est tout simplement infaisable. Les femmes sont jugées par les hommes, et chacun a une idée précise de la place qu’elle doit occuper, de sa fonction dans la société. Il apparaît comme évident pour tous les financiers qu’un film avec des femmes ne marchera pas au box-office. Comme me l’a dit l‘un d’entre eux très sérieusement : « Qui a envie de regarder leurs histoires ? Qu’elles dansent et qu’elles tombent amoureuses, c’est tout ce qu’on leur demande ! ». Seul Gaurav Dhingra, le patron de Jungle Book Entertainment, a eu le cran et l’envie d’y croire.C’est surprenant qu’un homme se consacre à des histoires de femmes…Oui, surtout en Inde, où les hommes dominent le milieu du spectacle. Les gens m’ont alerté : « Seul avec sept femmes durant des mois ? Tu vas mourir ! ». On m’a dit que j’allais perdre mon temps, mon argent, mon talent…
Tout a commencé il y a quatre - cinq ans. Je me rendais compte que le cinéma faisait des films sur l’amitié masculine, jamais sur des femmes entre elles. Je me suis mis à les observer, dans les rues, dans les transports en commun, cela devenait une obsession.
Un jour, je me suis retrouvé dans un café à Kolkata, assis à côté d’une table avec un groupe de filles. Au bout de quinze minutes, elles parlaient des problèmes qu’elles avaient à résoudre, uniquement en tant que femmes, et très vite, leur colère, leur émotion, étaient palpables. Je les écoutais si intensément qu’elles s’en sont rendues compte et me sont tombées dessus. J’ai essayé de leur dire que je préparais un film sur des femmes et elles m’ont ri au nez : « Jamais un homme n’aura le cran de comprendre, et encore moins de décrire, tout ce qu’on doit subir dans ce pays ! ».
On a fini par discuter pendant plus d’une heure. Le film a été nourri de tout cela, et de la certitude que ces femmes entre elles constituent une force qui doit être montrée. L’inde traverse une transformation économique très rapide, qui vient se greffer violemment sur l’éternel conflit entre modernité et tradition. Les femmes indiennes sont au centre de ce conflit. Comment être de son époque, sans nécessairement envoyer promener toutes les valeurs traditionnelles ? Les femmes indiennes découvrent le pouvoir, le travail, l’autonomie, la maternité, l’amour, la famille, mais aussi le sexe, la violence, le viol. Il était temps qu’un film mette en avant leur nature, leur féminité, leur solidarité, leur complexité. Tout cela provoque en elle une flamme, une rage, que je voulais faire partager. C’était d’autant plus excitant à filmer que les femmes qui débutent au cinéma sont bien plus accomplies que les hommes. Elles savent tout faire : elles jouent, dansent, chantent, créent, elles sont une force. Il était grand temps de leur donner la place qui leur revient. Pour cela, rien de tel que le cinéma. Les images nourrissent les yeux. La musique parle au cerveau. Ensemble, ils forment des images qui s’adressent à l’âme.
Comment avez-vous travaillé avec vos sept actrices ?Nous avons formé le groupe des sept puis chacune a travaillé longtemps en atelier avec le directeur de casting Dilip Shankar, afin de créer chaque personnage en détail. Chacune a été très impliquée dans l’élaboration de son personnage, c’était fondamental, mais cela n’a jamais été dit. Cela devait se faire naturellement. C’est-à-dire qu’on notait presque à leur insu, pour chacune, leur façon d’être, de faire, de parler, de bouger. De toute façon, je suis pour un cinéma organique, je ne veux pas que tout soit figé avant le tournage. J’utilise tout ce qui est devant moi : les actrices, les arbres, les plantes, la nourriture, les animaux, la météo, la lumière…Le film démarre d’une certaine façon puis ne cesse, jusqu’au bout, de surprendre le public…Ecoutez les histoires que les gens vous racontent. Elles prennent toujours des chemins inattendus. Nos vraies vies sont ainsi, imprévisibles, pleines de surprises. Le hasard, les circonstances, changent constamment nos plans et nous obligent à nous adapter.
J’ai récemment rencontré, dans le nord-est de l’Inde, un comique qui faisait du stand-up et qui adorait son métier. Il y a quelques années, sa fille a été assassinée dans une bagarre entre armée indienne et séparatistes. Depuis, il est devenu terroriste et exècre ce monde qu’il aimait tant faire rire.
Le film est une sorte de montagne russe dans ces émotions. Il y a de la joie, de l’amour, de la tendresse, mais aussi du chaos, des complications, de la colère, de la rage. Des femmes libres et sincères qui, sous nos yeux, vont se transformer en déesses, qui sont en colère.
Que voulez-vous que le public apprenne de ce film ?Je ne donne pas de leçon, je ne suis pas professeur. Je cherche simplement à divertir et surtout à inspirer. Car lorsque vous êtes inspiré, vous êtes à même de recevoir. J’espère qu’après avoir vu le film, le public se sentira en connexion avec les femmes, en Inde et partout dans le monde. -
Note
d'intention Déesses
indiennes en colère« En quelques années seulement, l’Inde a connu une croissance économique rapide et s’est vue confronter au conflit entre modernité et tradition. La femme indienne contemporaine est au cœur de ce conflit, celui d’une époque moderne troublée, ternie et partagée. Le pays évoluera-t-il avec son temps, restera-t-il ancré dans ses traditions ou trouvera-t-il un chemin entre les deux ? En tant que réalisateur, je suis profondément inspiré par les situations auxquelles les femmes indiennes doivent faire face : carrière, société, amour, famille, sexe. Il y a de nombreux aspects à ces histoires qui doivent être révélés. « Déesses indiennes en colère » est l’un des tout premiers films à mettre la femme indienne moderne au cœur de son histoire.
Cela faisait plusieurs années que je souhaitais faire un film avec des personnages féminins passionnés car, et cela est choquant, 96% des personnages féminins dans les films indiens sont soit des faire-valoir, soit un prétexte, soit une maîtresse (sous-entendu l’actrice doit être sexy) ou alors elles sont des mères, des sœurs dont le héros ou le « grand frère » doit protéger l’honneur. Peut-être dans certains films, il y aura la « it girl » du moment. Mais le film s’adressera de toute façon aux hommes et sera survitaminé. Les personnages féminins sont glamour, il y a toujours une scène de chant ou de danse, mais bien sûr le glamour n’honore pas les femmes et c’est toujours un film pour les hommes !
Que ce soit un thriller, un film d’action ou une comédie romantique, le personnage masculin doit être celui qui est le plus à l’écran, celui qui a le plus de dialogues intéressants et celui qui séduit le personnage féminin. Même parmi les plus récents films de Bollywood, les « films de potes » sont uniquement construits autour de personnages masculins, boostés à la testostérone, comme si les femmes n’avaient pas de « potes » ou ne pouvaient être liées entre elles ! En tant que réalisateur qui aime les femmes et qui aime tout ce qui est féminin, j’ai été témoin de leur clameur en faveur de l’égalité entre les sexes, du respect et du droit à la dignité. C’est pourquoi j’ai souhaité que « Déesses indiennes en colère » soit rempli de leur énergie et de leur furie. »
Pan Nalin
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