Il existe un oiseau qui ne s'arrête jamais de voler et s'endort dans le vent.
Il ne se pose qu'une seule fois dans sa vie... pour mourir.
Romantique et mélancolique, tendre et poétique, déchirant et évocateur, ce film est le portrait de l'innocence perdue, de l'adolescence.
Avec : Leslie Cheung, Andy Lau
Fiche complèteNos Années Sauvages
Réalisateur : Wong Kar-wai
Sortie en salle : 06-03-1996
Avec :
Leslie Cheung, Andy Lau
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Bande annonce
- 93 min
- Hong-Kong
- 1990
- 1.77
- Dolby Digital
- Visa n°91.340
Synopsis
Il existe un oiseau qui ne s'arrête jamais de voler et s'endort dans le vent.
Il ne se pose qu'une seule fois dans sa vie... pour mourir.
Romantique et mélancolique, tendre et poétique, déchirant et évocateur, ce film est le portrait de l'innocence perdue, de l'adolescence.
Crédits du film : © 1990 IN GEAR FILM PRODUCTIONS Co. Ltd.
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Fiche artistique
Yuddy Leslie Cheung
Tide Andy Lau
Su Lizhen Maggie Cheung
Mimi/Lulu (Leung Fung-ying) Carina Lau
Rebecca Rebecca Pan
Sab Jacky Cheung
Smirk Tony Leung
Fiche techniqueRéalisateur, scénariste Wong Kar-wai
Producteur Rover Tang
Producteur exécutif Alan Tang
Directeur de la photographie Christopher Doyle
Directeur Photo Seconde Equipe Ngai Chi-Kwan
Assistants réalisateurs Rosanna Ng
Directeur artistique William Chang
Son Steve Chan
Superviseur du montage Patrick Tam
Chanson du générique interprétée par Anita Mui
Une production In-Gear Film
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Wong Kar-wai
Sur la mémoire1960 était une bonne année: le tournant d’une décennie, le début des « sixties ». Dans mon souvenir, le soleil brillait plus fort, l’air était plus frais, avec en bruit de fond, le son des pick-ups s’échappant des fenêtres ouvertes… Une sensation si agréable que je me demande si tout cela n’était pas un rêve. Et c’est vrai que tout cela n’était peut-être effectivement qu’un rêve : la mémoire joue parfois des tours, et embellit toujours les évènements passés, au fil du temps, et gomme les mauvais souvenirs. Ce dont nous souhaitons nous rappeler restera dans nos cœurs. Amoureusement…Sur l'amourAu départ, je souhaitais raconter une histoire d’amour telle qu’à mon avis elles se déroulaient autrefois – montrer à quel point l’amour était une calamité, contre laquelle les personnes infectées ne pouvaient trouver aucun remède. Le temps soignait les blessures, mais les cœurs brisés le restaient à jamais… Et puis j’ai réalisé que les choses n’avaient pas vraiment changé. Nous traversons toujours les mêmes affres…Sur le succèsAprès le succès d’ « As Tears Go By », mon premier film, j’ai senti que les gens de la profession commençaient à me prendre au sérieux. Mais cela ne m’a pas affecté plus que ça. Tout cela me rappelle ma jeunesse en fait. Quand j’étais gosse, j’étais certain que la vie d’un homme changeait drastiquement quand il atteignait la trentaine. Ce qui est mon cas aujourd’hui. Et je cherche encore où se situe la métamorphose.Sur le cinémaQuand j’étais enfant, j’étais un fou de cinéma. C’était un pôle d’attraction majeur, où je pouvais m’oublier totalement dans un monde recréé… C’était un sentiment qui dépassait tout le reste. Que je sois reconnu, que mes films reçoivent un bon accueil critique n’a pas grande importance à mes yeux. Tout ce que je voudrais, c’est rendre aux spectateurs cette joie que le cinéma m’a donnée. -
Wong Kar-wai
Votre carrière a débuté en tant que scénariste. Votre façon de travailler était-elle déjà en décalage avec la production habituelle de Hong Kong ?Non. Parce que c’était tout simplement impossible. A Hong Kong, il y a toujours un genre qui domine au Box Office. Quand j’ai commencé il y a dix ans, c’était la comédie. Si vous ne saviez pas écrire de comédies, vous étiez au chômage. A votre avis, qu’est-ce que j’ai fait?... Ensuite, après le succès du « Syndicat du Crime » de John Woo, il y a eu la mode des films de gangsters. Alors j’ai écrit des films de gangsters, avec le plus souvent des directives très strictes. Il ne faut pas de leurrer, c’est un cinéma de formules. Le véritable changement dans ma carrière a été ma rencontre avec le réalisateur Patrick Tam. J’avais écrit le script de son film « Final Victory ». Comme c’est quelqu’un qui travaille depuis longtemps en dehors de la production courante, cela m’a mis le pied à l’étrier pour développer mon premier film, « As Tears Go By »…Aujourd’hui vous êtes votre propre scénariste. Quelles sont vos sources d’inspiration ?Avant tout des expériences et des sensations personnelles. Quand je commence une nouvelle idée, je pense d’abord au mouvement, à des éléments visuels qui m’obsèdent. En fait je ne suis pas trop obnubilé par la structure, on me l’a d’ailleurs assez reproché (rires). Ce qui me guide avant tout, c’est la construction des personnages, leur psychologie. C’est le cas dans « Nos années sauvages » par exemple.Vous parliez de « cinéma de formules ». Votre premier film « As Tears Go By » malmenait justement les règles du polar…Oui, comme tout le monde faisait alors ce type de film, on m’a proposé de m’y mettre. A ce moment-là, pratiquement tout le monde tentait de copier John Woo. Je me suis demandé comment faire pour échapper à ça. J’ai finalement trouvé la solution en m’intéressant à un groupe de jeunes gens, et en dégageant au maximum l’aspect « glamour »…Votre deuxième film, « Nos années sauvages » a été très critiqué à Hong Kong pour l’excès inverse. Le public vous a particulièrement reproché de présenter les années soixante d’une façon totalement éloignée du réalisme. D’où vient cette vision ?C’est certain que je n’ai absolument pas cherché à reproduire fidèlement les années soixante, mais à recréer mes sensations de cette époque. Ça ne pouvait donner que quelque chose de totalement fantasmé, parce que j’avais trois ans au début des « sixties » ! Quand ma famille s’est installée à Hong Kong, j’avais cinq ans, et ce qui m’avait beaucoup marqué, c’était mes promenades avec ma mère dont je garde des souvenirs complètement déformés, très éloignés de la vérité historique…Sans être vraiment référentiel, « Nos années sauvages » est incontestablement un film de cinéphile. Quelles ont été vos influences ?En fait, il y a une influence de toute l’esthétique du cinéma des années soixante. Il y a quelque chose de fascinant quand on voit un film du passé, quelle que soit l’époque, parce que plus que les costumes ou les attitudes, c’est le style de réalisation qui « date » le film. C’est un phénomène qui m’a toujours passionné. Dans « Nos années sauvages », j’ai essayé de montrer toute une palette très variée. Les premières scènes entre Leslie Cheung et Maggie Cheung sont très « européennes », et jouent surtout sur les gros plans. Elles sont en opposition avec les scènes entre Leslie et Carina Lau, qui sont tournées beaucoup plus « carré », à la manière des films hollywoodiens de l’époque… Mais je ne pourrais pas citer une influence précise. J’ai pensé à « Accatone », à Godard, mais je ne saurais les définir précisément. L’influence littéraire est en revanche plus précise. Le personnage joué par Leslie Cheung dans « Nos années sauvages », et sa façon de se définir comme un « oiseau sans pattes » condamné à voler éternellement sont tirés de « La Descente d’Orphée » de Tennessee Williams…Le défaut principal du cinéma de Hong Kong est que très souvent les acteurs « surjouent » énormément. Or chez vous, ils sont extrêmement « tenus »…Parce que je n’aime pas le « jeu ». Pour éviter ça, j’écris toujours mes personnages d’après la personnalité de l’acteur. Par exemple Carina Lau : son personnage dans ma première idée devait être une fille sans consistance, une écervelée. Et quand j’ai commencé à travailler avec Carina, j’ai découvert à quel point c’était une personnalité brillante et sensible, complètement opposée à son image publique. J’ai alors aiguillé son rôle dans une direction totalement différente. En fait tout dépend des sensations que j’ai avec les acteurs. Et cela se ressent forcément dans leur façon de travailler parce que je ne leur mets rien entre les mains, je me contente d’exposer des traits de leur personnalité…Est-ce que la musique de Xavier Cugat était présente dès les premières ébauches de « Nos années sauvages » ?Pas du tout. En fait je pensais faire composer une musique originale pour le film. Mais à Hong Kong, il m’a été impossible de trouver un compositeur, parce qu’ici tout le monde emploie systématiquement le synthétiseur. Or il était évident que des sons synthétiques n’auraient pas convenu pour « Nos années sauvages ». J’avais besoin de la chaleur de vrais instruments. Ce qui m’a finalement poussé à utiliser de la musique déjà enregistrée…Pourquoi avoir choisi spécialement le son d’un Cugat ? Est-ce qu’il correspondait à quelque chose de spécifique à Hong Kong au début des années soixante ?Certainement. Dans les premières années des « sixties », il y avait beaucoup de dancings à Hong Kong, et des restaurants où des orchestres jouaient une musique assez proche de celle de Cugat. En plus de cette référence, je voulais éviter d’utiliser les morceaux pop que l’on utilise toujours pour référencer un film aux années soixante.La photo de votre film diffère totalement de ce que l’on peut voir habituellement à Hong Kong. Particulièrement la dominante verte. Généralement ici c’est…… Bleu, bleu, bleu (rires). Oh je sais. Je déteste la photo des films de Hong Kong, c’est pourquoi je tiens à travailler avec Christopher Doyle. C’est de loin le meilleur directeur de la photographie que l’on puisse trouver à Hong Kong.Un autre élément récurrent dans vos films, les horloges, que l’on voit ou dont on entend le mécanisme quasiment sans arrêt…
C’est quelque chose de particulier à Hong Kong. Ici tout le monde est obsédé par le temps. C’est probablement le syndrome de 1997. Tout doit être fait très vite…
« Nos années sauvages » est célèbre pour avoir dépassé très largement son budget. Qu’est-il advenu de cette deuxième partie que vous avez dû abandonner ?L’esthétique était très différente de celle du premier film. Six ans séparaient les deux histoires. Le film débutait en 1966. On y retrouvait les personnages d’Andy Lau, de Carina et de Maggie Cheung qui sombraient dans la folie du jeu avec Tony Leung. A cette époque, les « Beatles » étaient très populaires et tout le film devait être rythmé par leurs chansons. Pour moi cette deuxième partie était totalement indissociable du premier film, c’était vraiment un tout. Malheureusement je n’ai pu tourner environ qu’un tiers seulement. Bizarrement, le fait que « Nos années sauvages » soit séparé de sa moitié lui donne peut-être une consistance que je ne prévoyais pas…De cette deuxième partie, il ne reste plus qu’un seul plan, le dernier de « Nos années sauvages », qui introduit, dans la dernière minute du film, un nouveau personnage…Ce personnage qui apparaît sans crier gare, à la toute fin du film, « se fait une beauté », et s’apprête à sortir, c’est Tony Leung, qui devait être le contrepoint de Leslie Cheung. Après le rêveur, le joueur… Je voulais qu’il reste une trace de ce film qui n’existera jamais. Cette scène finale est la pièce unique d’un puzzle qui n’aura vécu que dans ma tête…
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Critiques
- Une ode à la jeunesse meurtrie à la beauté sidérante. Fascinant.
Les Inrocks - Un film virtuose et généreux sur presque rien, et qui pourtant rayonne.
Le Monde - Une rêverie sentimentale, sensuelle et poisseuse, un film-culte lancinant.
Libération - Une mise en scène sensuelle au charme insolent, transparent et opaque.
Télérama - Une fresque intime, subtile, fulgurante et mélancolique.
Les Cahiers du Cinéma - Un film qui tient du rêve éveillé, une œuvre insolite et superbe.
Positif
- Une ode à la jeunesse meurtrie à la beauté sidérante. Fascinant.
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Récompenses
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Festival de Toronto 1995
En Compétition -
Festival de Sundance 1995
En Compétition
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Festival de Toronto 1995
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