Sous la pression de sa mère et de sa sœur, Eléonore, apprentie écrivain, change de vie et devient l’assistante d’un éditeur spécialisé dans les romances érotiques.
ELEONORE
Réalisateur : Amro Hamzawi
Sortie en salle : 23-09-2020
Avec :
Nora Hamzawi, André Marcon
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Bande annonce
- 85 min
- France
- 2020
- 2.39
- 5.1
- Français
Synopsis
Sous la pression de sa mère et de sa sœur, Eléonore, apprentie écrivain, change de vie et devient l’assistante d’un éditeur spécialisé dans les romances érotiques.
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Fiche artistique
Éléonore Nora Hamzawi
Harold André Marcon
Martine Dominique Reymond
Honorine Julia Faure
Lucas Arthur Igual
Fiche techniqueRéalisateur Amro Hamzawi
Productrice exécutive Mathilde Delaunay
Production Ecce Films, OCS, TMC, OFX
Maquillage Bénédicte Trouvé
Costumes Carole Gérard
Décors Stéphane Perazzi, François-Renaud Labarthe
Directrice de casting Antoinette Boulat
1ère assistante réalisatrice Camille Servignat
Directrice de production Louise Hentgen
Musique Alexandre de la Baume
Son François Méreu, Luc Meilland
Mixeur Sébastien Pierre
Image Léo Hinstin
Montage Michel Klochender, Martial Salomon
Scénariste Amro Hamzawi
Producteur Emmanuel Chaumet
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Amro Hamzawi
Comment le cinéma est entré dans votre vie ?Un jour, j’ai dix ans, je regarde une interview de George Lucas. Il explique que, quand il a tourné « La guerre des étoiles », il avait déjà tout prévu, planifié l’avenir de ses personnages, décidé que Dark Vador serait le père de Luke Skywalker etc… Cet entretien m’apprend deux choses : qu’il y a une personne derrière des films, et aussi qu’un film peut contenir un secret, un sous-texte. Je parle de cet intérêt pour le cinéma à mon père qui me raconte qu’une de ses cousines vient de se marier avec un producteur, Moustapha Akkad, qui est à l’origine de la franchise des « Halloween ». Nous vivons à Damas, en Syrie, ce producteur est venu y passer quelques jours et mon père me le présente. Soudain le cinéma devient concret. Ce producteur m’apprend qu’il existe des écoles de cinéma, à Los Angeles, où il vit.
Quelques mois plus tard, mon père décède et nous partons vivre à Paris. C’est une époque compliquée, une ambiance familiale lourde, assez toxique, durant laquelle le cinéma devient une bouée de sauvetage. Truffaut disait que le cinéma lui a tout appris de la vie. Cela a été un peu pareil pour moi. Les cinéastes que j’admire, Welles, Kubrick, Bresson, deviennent des figures paternelles de substitution. Ce sont les années 1980, on peut voir plein de films sur Canal+. Je découvre « Blue Velvet » et Lynch entre immédiatement dans mon panthéon. Je comprends que, derrière l’ « entertainment », on peut trouver une philosophie de la vie, une compréhension des autres, quelque chose de quasi spirituel. Je passe mon bac, puis une maîtrise à Dauphine, pour rassurer ma mère. A 21 ans, je pars pour Los Angeles.Vous revoyez Moustapha Akkad ?Absolument. Il me fait une lettre de recommandation pour USC, l’école de cinéma qu’il a lui-même suivie. Je passe les épreuves, je suis admis. Les études durent trois ans. J’obtiens une bourse suite à un court métrage. Grace à un programme de formation entre mon école et l’agence de talents UTA, celle qui représente Paul Thomas Anderson, Alejandro Iñárritu, les frères Coen, etc… je deviens assistant d’agent. Je découvre comment les films se montent, je lis les scénarios, je fais des fiches de lecture, je suis présent durant les rendez-vous téléphoniques.
Un jour j’entends dire que Michel Gondry cherche un assistant. Je suis amoureux de son travail. Le fait d’être français me donne l’avantage. Je travaille avec lui sur toute la production de « Eternal Susnshine of the Spotless Mind » Après lui, je deviens l’assistant de Curtis Hanson, qui vient de réaliser « 8 Mile ». Là je découvre un univers plus studio, plus « Old Hollywood ». Il avait choisi d’avoir ses bureaux au même endroit que Billy Wilder. Avec lui j’ai un rapport quasi filial.Donc, c’est le rêve, cette vie à Los Angeles ?Au bout de dix ans, le rêve finit par virer au cauchemar. J’ai l’impression de faire du surplace. Moi je suis venu pour réaliser des films… comme chaque assistant, chaque serveur qu’on croise à Los Angeles. Je finis par rentrer à Paris. Là, je retrouve ma mère et ma petite sœur. Pas Nora, une autre sœur, plus âgée. Elles me jugent durement et me font la morale, sur le travail que je devrais faire, les femmes que je devrais fréquenter… C’est cela la situation qui a nourri le point de départ narratif d’Éléonore. Même quand on est adulte, les membres de notre famille continuent à penser qu’ils nous connaissent mieux qu’on ne se connaît soi-même et veulent trancher à notre place.Avant « Éléonore », il y a « 20 ans d’écart »…Je suis rentré à Paris, je vis seul. David Moreau a écrit un scénario et il cherche quelqu’un pour le traduire en anglais. Je le fais, mais comme je trouve cela pas terrible, je fais plus que traduire, je finis par carrément corriger les scènes. Ça lui plaît, et il me propose de devenir son co-scénariste. Le producteur voulait faire un film sur des jeunes mecs qui aiment sortir avec des cougars. A l’époque, Nora (qui est ma plus jeune sœur) travaille chez Glamour. On a toujours été très proches, on se voit tout le temps. Elle me parle des filles qu’elle croise, de leur obsession du look, de la pression, de la sexualisation de l’identité féminine. Du coup, j’inverse notre pitch original. Cela devient l’histoire d’une femme qui fait semblant d’être amoureuse d’un homme plus jeune pour « rafraichir son image » et ne pas perdre sa promotion au profit d’une femme plus jeune. Je suis crédité comme auteur de l’idée originale, et comme le film cartonne, on me propose quarante films à écrire. Mais on veut à chaque fois m’imposer quelqu’un pour réaliser, et me faire écrire une comédie romantique bien prime time. C’est à ce moment-là que je me dis que c’est le moment ou jamais. Je refuse tout et je décide d’écrire mon propre film, avec Nora dans le rôle principal.Quel est l’élément déclencheur ?En fait, au printemps 2013, alors que « 20 ans d’écart » marche, c’est aussi le moment où la carrière de Nora décolle. Elle est sur France Inter, au Grand Journal, elle s’est faite signer par un producteur de spectacles, elle fait une tournée… Du coup, on décide d’unir nos forces. Je lui propose de lui écrire un rôle sur mesure. Elle va jouer moi. C’est extrêmement libérateur. Je raconte tout ce que j’ai vécu, et comme c’est Nora qui l’incarne, je peux tout mettre, je n’ai pas besoin de me cacher.
Ayant grandi sans père et entouré de femmes, mon apprentissage de ma propre identité masculine a été plus compliqué que la moyenne. J‘ai du coup beaucoup d’empathie pour toutes ces femmes qui ont du mal à se reconnaître dans l’identité féminine que la société cherche à leur imposer – et elles sont nombreuses.
J’ai écrit seul, et j’ai appris en le faisant. Je me suis libéré des règles qu’on a coutume de s’imposer au début. Comme s’obliger à commencer par poser la structure, ou écrire précisément la vie de chacun des personnages. En fait, les choses n’arrivent pas de façon chronologique. Les idées viennent, on les écrit, puis cela devient un puzzle qu’on assemble. J’ai écrit ce que j’avais envie de voir, sans me demander si c’était une comédie ou un drame, un film populaire ou un film d’auteur.Vous avez facilement trouvé un producteur ?Au départ, oui, mais lorsque Nora a suivi l’équipe de Yann Barthès sur TMC, soudain Canal+ a laissé tomber le film, et notre producteur aussi. Nora avait tourné dans des courts -métrages produits par Emmanuel Chaumet, il avait l’habitude de produire des films sans avoir le soutien financier des chaînes. Il a hésité avant d’accepter. Il trouvait que le film n’était pas une vraie comédie. Entre temps, grâce à Nora, TMC a soutenu le projet, et nous avons pu tourner le film.Comment avez-vous choisi votre casting, et votre équipe ?Antoinette Boulat, la directrice de casting d’Olivier Assayas, qui lui avait présenté Nora, a lu et adoré le scénario. C’est elle qui m’a contacté pour me dire qu’elle voulait absolument travailler sur ce film. Elle m’a beaucoup aidé. Elle m’a présenté plusieurs des membres de l’équipe. En ce qui concerne le casting, André Marcon, c’était son idée. Il est à la fois paternel et impressionnant, il dégage beaucoup de force physiquement, tout en ayant un vrai charme. Pour les autres rôles, je me suis fié à l’énergie, à la densité humaine de chacun. Je me suis inspiré d’eux pour affiner les personnages. Dominique Reymond peint, du coup, son personnage aussi. Joséphine de La Baume chante avec son frère, j’en ai fait une chanteuse dans le film.
Quant à Nora, je voulais qu’elle montre tout ce qu’elle porte en elle. Sur le plateau, ce n’était plus ma petite sœur, que je connais intimement, avec qui j’ai un lien très fort, mais une comédienne, dont j’ai été très admiratif. Elle est d’une grande richesse humaine. Elle a une intelligence très concrète, une incroyable intuition des situations. J’ai eu la chance qu’elle me fasse confiance. J’ai toujours su qu’elle serait incroyable dans ce rôle. Elle incarne parfaitement cette Éléonore qui, à mesure que l’histoire avance, comprend qu’il ne faut jamais laisser les autres décider de ce qu’on fait de sa vie.
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