Notes de
production How To Talk
La production
Adapté de la nouvelle de Neil Gaiman, célèbre écrivain et auteur de romans graphiques, l’atmosphère, l’esprit du film et l’époque s’accordent parfaitement avec la passion jubilatoire de Mitchell pour la musique alternative. Mitchell déclare : « En général, j’aime créer mon univers moi-même mais dans ce projet, il y avait quelque chose de spécial. Le film s’inspire de la jeunesse punk de Neil Gaiman à Croydon et, par certains côtés, on a peut-être davantage besoin d’esprit punk maintenant que dans les années 70, à cause de cette impression de noirceur, de dureté, d’accablement qui règne en chacun d’entre nous à l’heure actuelle.»
Ce n’est pas uniquement l’esprit punk de l’histoire qui a incité le cinéaste à situer pour la première fois son film à Londres. « C’est aussi une vraie histoire d’amour entre un punk et une extraterrestre, c’est un mélange de cultures et de sous-cultures. Les extraterrestres et les punks sont deux tribus en marge, dans le monde gris et normal du Croydon des années 70.»
C’est le producteur associé de Mitchell, Howard Gertler, qui a attiré son attention sur cette histoire. « Je l’ai lue quand elle a été publiée pour la première fois dans “Des Choses Fragiles” de Neil Gaiman et j’en suis immédiatement tombé amoureux. Cela m’a ramené au temps où j’étais moi-même adolescent : l’excitation devant l’inconnu, le fait que la musique qu’on aimait était la chose la plus importante au monde, les mystères du coeur humain (et extraterrestre), tout cela dans un monde où la frontière entre le quotidien et le fantastique était floue », raconte ce producteur qui avait collaboré avec le réalisateur sur « Shortbus ». « J’ai rencontré Neil, il m’a donné sa bénédiction pour trouver un moyen de l’adapter, ensuite John est tombé amoureux de cette histoire. Je lui ai présenté Neil et ça a été une collaboration de rêve.»
Gaiman s’est en partie inspiré de sa propre adolescence. « Les aventures d’Enn et de ses amis sont plus ou moins autobiographiques. Dans la nouvelle, le personnage d’Enn tenait un peu de moi. Et ça ressemblait beaucoup à l’endroit que je connaissais et au monde qui était le mien, » précise l’écrivain. « Le titre a été la première chose à trouver. J’ai pensé : “ Je n’ai même pas besoin d’inventer des personnages, ça sera simplement moi et mes amis à Croydon en 1977. Et je prendrai ces moments et je raconterai l’abîme qui sépare les garçons et les filles à cet âge-là – les filles pourraient tout aussi bien être des extraterrestres.” J’ai eu cette idée, je suis allé au fond du jardin et je l’ai écrite en 12 heures. Il m’a fallu encore 12 heures pour l’améliorer et puis je l’ai envoyée – ça a été comme un cadeau magique des dieux. »
« Au départ, c’était une nouvelle très courte - qui est en réalité la première scène du film », précise le réalisateur. « J’adorais l’idée de chercher où le punk et la pop se rencontraient. Neil Gaiman a failli signer dans un groupe punk en 1977 et il s’est toujours demandé ce qui aurait pu se passer. C’était une façon de revendiquer une jeunesse punk que je n’ai jamais eue et la célébrité que Neil a presque connue en tant que punk ! »
Pour sa part, Gaiman a su immédiatement que John Cameron Mitchell était la personne idéale pour porter cette histoire à l’écran. « John est un génie presque entièrement dissimulé sous le côté plaisant et juvénile de son personnage », dit-il. « On oublie presque qu’il est remarquable tellement sa présence est agréable. Puis, lorsqu’on parle avec lui, on se rend compte à quel point il est brillant et intelligent. »
Ses talents sont également évidents pour le producteur Iain Canning : « John a beaucoup de coeur et il n’est pas surprenant qu’une actrice comme Nicole Kidman veuille retravailler avec lui. Il crée une atmosphère très familiale sur le plateau. »
Faire le casting du film
Pour que l’on croie à cette histoire, le producteur et le réalisateur voulaient deux jeunes acteurs qui seraient à la hauteur des rôles principaux – Zan, l’extraterrestre rebelle attirée par la vie des punks, et Enn, le rocker punk timide qui tombe amoureux d’elle – et qui dégageraient une alchimie intéressante à l’écran.
« Zan est une touriste », dit Neil Gaiman. « Elle est là pour découvrir la terre et ce qu’elle voit, c’est Croydon en 1977. Elle veut en voir davantage, elle est frustrée. »
Pour le rôle de Zan, ils ne voulaient qu’Elle Fanning, l’une des jeunes stars les plus appréciées aux Etats-Unis. « Zan appartient à la Quatrième Colonie dont la devise est “la Quatrième Colonie soutient l’individualité” » explique Elle Fanning. « Notre Colonie prône le fait d’être unique et la confiance en soi, mais Waldo, le père de la Colonie, est très protecteur et ne nous permet aucune individualité. Zan est très frustrée parce que la Colonie a voyagé dans plein d’endroits différents, là ils sont à Londres, une ville extraordinaire, et elle ne peut rien faire – elle ne peut pas rencontrer les gens du coin, elle n’a pas le droit de danser ni de boire, et puis elle rencontre Enn et elle se rebelle. »
Zan vient d’un monde stérile où tout est strictement réglementé – même ce qu’on doit manger – alors quand elle rencontre Enn, elle veut tout savoir sur le monde des punks car Enn la fascine, il porte des vêtements particuliers avec des épingles à nourrice, elle veut faire partie de ce monde et vivre quelque chose de nouveau. Le punk est méchant, brut et excitant !
Incarner une extraterrestre a permis à Elle Fanning d’exprimer sa créativité de plusieurs façons. « Le rôle impliquait beaucoup de chorégraphie parce que les extraterrestres dans le film ont une autre façon de se mouvoir mais il s’agissait aussi d’imaginer sa manière de réagir aux choses terriennes. Zan est fascinée par de tout petits détails, par chacune des petites veines sur le visage d’une personne. Le scénario est à la fois très drôle et très sérieux, profond, donc nous avons passé beaucoup de temps à discuter de la manière dont on devait équilibrer ces différents aspects. »
Sa jeunesse a également été un atout puisqu’elle ne connaissait absolument rien au punk et à son explosion en Grande-Bretagne à la fin des années 70. « J’ai réalisé que Zan ne sait absolument pas ce qu’est le punk, alors ça tombait vraiment bien que je n’y connaisse rien non plus. Les garçons en revanche sont devenus les spécialistes – ils ont vu tous les documentaires et lu tous les livres sur le punk - parce qu’il fallait qu’ils sachent de quoi ils parlent pour rendre leurs personnages crédibles. »
Pour Elle Fanning, travailler avec John Cameron Mitchell a été une expérience enrichissante. « Quand il m’a montré son book avec les aliens comme il les imaginait, j’ai su que je voulais participer à ce film. Parce qu’il est aussi acteur, il les comprend vraiment et sa façon d’expliquer les choses pour vous plonger dans une scène, c’est presque de la poésie. John comprend que les émotions ne sont pas tranchées et qu’il y a des nuances, alors au lieu de simplement crier “Sois plus heureuse” ou “Sois plus triste”, il expliquait tout. Il nous emmenait à la découverte du personnage et il était là au bon moment pour nous encourager et nous prendre dans ses bras. Et aussi pour qu’on s’amuse : il n’y a pas plus drôle que lui ! »
« Elle avait 17 ans quand on a fait ce film, le même âge que le personnage », dit John Cameron Mitchell, « mais bien qu’elle soit si jeune, elle a quelque chose de lumineux qui vous fait du bien et vous donne envie de sourire plutôt que de rester simplement béat d’admiration. Même quand elle s’ennuie ou qu’elle est contrariée, elle est incroyablement positive ! C’est un vrai régal de l’observer - presque toutes les prises étaient fantastiques et légèrement différentes à chaque fois. »
Le rôle d’Enn a été attribué à Alex Sharp, qui a eu un Tony award pour son interprétation dans « The Curious Incident of the Dog in the Night-Time » (« Le Bizarre Incident du Chien Pendant la Nuit ») « Nous voyons l’histoire à travers les yeux d’Enn » dit John Cameron Mitchell. « C’est un jeune auteur de bandes dessinées, pas complètement intégré. Ce n’est pas un punk pur et dur mais il a quelque chose d’un punk. »
Alex Sharp raconte : « J’aime vraiment ce personnage parce que, bien qu’il soit dans l’incertitude de l’adolescence et peu sûr de lui, d’une certaine façon, il sait exactement qui il est et ce qu’il veut. Il est dans cette période de sa vie où il gagne en maturité et où il veut davantage que ce qu’il a eu jusqu’à présent. »
Lorsqu’on lui a proposé ce rôle, l’opportunité de travailler avec ce réalisateur a été un élément décisif. « John est tout simplement quelqu’un de remarquable. On le voit dans ses films. Il a sa propre vision du monde, belle et pleine d’empathie. C’est quelqu’un d’extrêmement généreux et cela transparaît dans son travail. Il est aussi très intrépide. Il est tellement visuel, il sait exactement ce qu’il veut mais en même temps il est prêt à tout changer, spontanément, à la dernière minute. En tant qu’acteur, il vous laisse faire si ce que vous faites est bien, mais si vous avez des difficultés à jouer la scène, il vous apporte tout ce dont vous avez besoin. »
Tout comme Elle Fanning, Alex Sharp est trop jeune pour savoir ce qu’est le punk mais il s’est totalement immergé dans ce monde. « Je me suis mis à en écouter beaucoup et John avait toujours des livres à me proposer. Simon Stephens, le dramaturge qui a adapté “Le Bizarre Incident…”, est vraiment accro au punk et il m’a fait des tonnes de recommandations. C’était sympa de se préparer pour ce personnage et ce film parce qu’on avait à disposition une matière incroyable. »
Alex Sharp était en admiration devant sa partenaire. « Elle, c’est du lourd. Elle a déjà tourné tant de films ! Elle est absolument incroyable. Elle est tellement drôle. On n’arrêtait pas de rire comme des fous entre les prises. J’ai adoré travailler avec elle. Pas seulement dans les scènes drôles, dans les scènes émotionnelles aussi. »
Alex Sharp a été une révélation pour Neil Gaiman : « L’interprétation d’Alex est absolument remarquable. Il est compatissant et vulnérable, suffisant aussi, tout cela à la fois. On se met à l’aimer et puis quand on voit ses fêlures, il s’ouvre à vous et, à chaque fois qu’il guérit, on y croit. »
Aux côtés des deux principaux jeunes acteurs, Nicole Kidman incarne Boadicea, la propriétaire excentrique du pub punk local. « Ce rôle lui permet de montrer toute l’étendue de ce qu’elle est capable de jouer, » dit John Cameron Mitchell. « Je ne l’ai jamais vue dans un rôle comme celui-là, dans lequel elle est méchante et sale – ses doigts sont toujours crasseux ! Parce qu’elle répétait une pièce de théâtre pendant qu’on répétait pour le film, elle voulait se mettre dans la peau du personnage le plus vite possible, alors elle m’a demandé d’interpréter le personnage comme si j’étais elle. Donc j’ai joué l’alcoolo, grossière, volcanique et elle m’en demandait encore. Je crois que c’est un personnage que j’aurais aimé jouer. Mais Nicole a apporté tellement d’audace et d’inventivité sur le plateau tous les jours qu’elle en a fait une femme vive, poignante et désopilante. »
Nicole Kidman n’a pas hésité à accepter ce rôle. « John est l’un de mes plus chers amis et je l’adore. Je jouais dans une pièce à Londres et il m’a dit “J’ai un petit rôle pour toi”, et j’ai dit “oui, bien sûr, je ferai tout ce que tu voudras, mon John !” Je joue une figure maternelle punk et je représente l’anarchie de l’époque. J’adore que John ait pensé à moi, moi j’aurais choisi quelqu’un d’autre ! Dès que j’ai rencontré la costumière, Sandy Powell et qu’elle m’a montré le look qu’elle allait me donner et que j’ai essayé les vêtements, j’ai trouvé ça génial. »
Pour Elle Fanning, c’était extraordinaire de jouer face à Nicole Kidman. « Je rêve depuis toujours de jouer avec elle », déclare l’actrice. « Boadicea est très intimidante et j’ai eu le souffle coupé quand j’ai vu Nicole dans son costume ! Au début, j’étais nerveuse mais elle a été tellement adorable avec moi et extrêmement émouvante dans la scène où elle m’explique ce qu’est le punk. Je nous ai vraiment senties proches l’une de l’autre. Evidemment, comme c’est un scénario de John, la scène est vraiment pleine d’émotion mais elle se termine par une des blagues les plus drôles du film. »
Elle Fanning a stupéfié Nicole Kidman. « Elle est formidable. J’ai hâte de la voir dans les dix ou vingt années à venir. Elle est tellement ouverte et rayonnante ! »
L’aspect visuel
John Cameron Mitchell avait des idées bien arrêtées sur l’aspect visuel du film. L’histoire se passe en 1977 mais Mitchell tenait absolument à ne pas rester totalement fidèle à l’époque. Le côté science-fiction de l’histoire permettait à l’équipe de tournage de laisser libre cours à son imagination.
« La nouvelle de Neil comprend à la fois le naturalisme brut britannique et un côté fantastique débridé, je voulais donc que le style du film évoque ce mélange. En général, je déteste l’aspect haute-résolution de la plupart du cinéma numérique moderne. Comme nous n’avions pas les moyens de tourner en 16mm, mon chef-op Frank DeMarco a cadré avec un effet de vignettage et a utilisé des objectifs pour créer un aspect années 70 plus doux pour le Londres de l’époque punk. Lorsque nous avons tourné la soirée des extraterrestres, nous avons utilisé la haute résolution sans grain pour donner un éclat d’un autre monde. J’ai demandé aux costumières et aux chefs décorateurs de créer trois aspects : le brutalisme décrépit des années 60 déguisé dans les couleurs faussement optimistes de la banlieue de Croydon des années 70 ; le collage en camaïeu de gris avec des objets de récupération bricolés de la sous-culture punk ; et une esthétique chakra-arc-en-ciel, géométrique et sursaturée pour les Colonies extraterrestres. On a dû éviter le vert pur parce qu’il joue un rôle important dans l’histoire vers la fin du film. Je les ai incités à s’inspirer des éléments classiques utilisés pour représenter “l’extraterrestre” dans les années 70, c’est pourquoi l’idée de Sandy d’avoir des costumes collants en latex et celle d’Hélène d’avoir des pièces sculpturales sans coutures convenaient très bien. La tentative des extraterrestres lors du Jubilée de la Reine de “se confondre” dans la foule en portant comme elle des capes de pluie avec l’Union Jack, était un vrai coup de génie de Sandy. D’une manière ou d’une autre, elles l’ont entièrement réalisé avec un budget tendance période de récession des années 70. »
Ce qui est primordial pour l’aspect visuel, c’est l’esprit du punk et l’effet qu’il a eu sur la culture populaire à la fois au Royaume-Uni et dans le monde entier. Ce n’est pas facile à comprendre de nos jours mais quand les Sex Pistols sont apparus à la télévision en début de soirée en 1976, cela a causé un vrai cataclysme. Comme si leur air revêche, leurs vêtements et leurs cheveux sales, leurs brassards avec la croix gammée n’étaient pas assez inquiétants, quand le guitariste Steve Jones a traité leur hôte de « putain d’ordure », c’est comme si la civilisation venait de se désagréger.
Jurer à la télé n’était que l’une des barrières brisées par le punk. De la musique à la mode, de l’art à la politique, le punk représentait une rupture avec le passé et le démantèlement de la tradition. Les vieilles façons de faire disparaissaient et la nouvelle manière, c’était comme vous vouliez. Selon Neil Gaiman, « le punk signifie ce qu’il a toujours signifié, c’est à dire, l’action. Le plaisir d’être punk c’était, vas-y, tu verras après comment faire, mais lance-toi. Quoi que tu aies
envie de faire, fais-le. Et cette magnifique philosophie punk m’a accompagné quand j’avais 16 ans, quand j’en avais 22 et que je devenais écrivain et à chaque fois que j’ai dû faire un saut dans l’inconnu, et que je ne savais absolument pas comment m’y prendre. Tu trouves ce qui résonne en toi et tu le fais. »
La chef décoratrice Helen Scott a intégré la vision de Mitchell dans ses décors : « Ce n’est pas une représentation au sens propre, c’est essentiellement le monde de John et comment il le perçoit et il a également un côté américain assez prononcé. J’ai essayé de mélanger les deux et de créer un monde hybride, avec la réalité du punk en Grande-Bretagne en 1977 et la version de John du même monde, légèrement plus colorée et new-yorkaise. »
Sandy Powell, la costumière trois fois oscarisée, a beaucoup aimé créer les costumes des punks ainsi que ceux des extraterrestres. « Je choisis toujours mes projets en fonction du réalisateur et du script. Ce scénario était tellement décalé ! Je connais John et j’ai su qu’il ne fallait pas rater ça. »
« Je voulais vraiment que ce soit aussi brut et réel que possible car pour moi, c’est le seul moyen que cette histoire dingue fonctionne. Pour qu’on ait la moindre chance de croire que ces gens sont des extraterrestres, il faut que le monde dans lequel ils pénètrent paraisse réel. L’idée n’était pas de créer des punks comme nous les voyons aujourd’hui avec les cheveux multicolores et les énormes crêtes iroquoises – il s’agit des punks du tout début, quand les gamins découpaient leurs uniformes d’écoliers et qu’ils se débrouillaient avec ce qu’ils avaient. Ce n’était pas une mode, c’était un mouvement.
Les extraterrestres devaient ressembler à une sous-culture, mais aussi à un groupe de jeunes sympas. Il fallait qu’il y ait quelque chose d’extraterrestre en eux, mais rien de trop bizarre ou étrange au point que tout le monde s’arrête pour les regarder. »
La musique
La révolution punk a commencé par la musique et elle fait partie intégrante du film.
John Cameron Mitchell explique son approche « Je voulais éviter de tomber dans le piège de n’utiliser que des tubes comme souvent avec les films d’époque en choisissant quelques perles rares moins connue de ces années-là - les Damned, les Homosexuals, du dub reggae - avec des chansons live d’un groupe punk fictionnel, les Dyschords, créé par Martin Tomlinson et Bryan Weller. »
Les Dyschords ont aussi composé les chansons du film. John Cameron Mitchell ajoute, « Carl Newman (des New Pornographers) et Ezra Furman ont aussi composé de la musique punk. Nico Muhly, génie de la musique classique, a créé les arrangements vocaux extraterrestres ainsi que la musique du film en collaboration avec Matmos, les maestros des sons organiques. J’ai briefé Matmos pour qu’ils créent des boucles hypnotiques inspirées du krautrock et des rythmes qui ne sonnent pas trop électro : plutôt le son de Can que celui d’une machine. Jamie Stewart (de Xiu) et moi avons écrit notre seule vraie chanson de comédie musicale, chantée en live par Elle et Alex, l’hybride punk-alien “Eat Me Alive”, ainsi que “Between the Breaths” inspirée par les Cocteau Twins, interprétée par l’incroyable Mitski. Amber Martin and Brett Every ont fourni les superbes “tubes” radio des années 70. Tout a été fait maison ! »
« The Dyschords sonnent comme un groupe punk à côté duquel vous seriez passé », dit Neil Gaiman. « Ce sont de bonnes chansons punk et cependant elles ont été écrites et interprétées pour le film. J’adore le fait que les Dyschords aient réellement fait un ou deux concerts pour avoir ce son et cette ambiance live. Ce qu’ils ont apporté au film est totalement magique. »
Les séquences d’animation
Les séquences animées dans « How to Talk to Girls at Parties » représentent les rêves et les fantasmes d’Enn, un adolescent qui grandit au milieu de l’univers naissant des punks à Londres à la fin des années 70.
Le superviseur des effets visuels, John Bair, explique l’idée derrière les séquences. « Elles s’inspirent des rêveries d’un adolescent. Les visions animées sont en partie étranges et informes, comme des pensées et des notions qui ne sont pas encore figées. En même temps, certaines émotions intenses comme celles qui ont trait au désir, au sexe et à la rébellion, sont décrites beaucoup plus clairement dans les visuels.
Pour l’aspect visuel de l’animation, nous nous sommes inspirés de nombre d’oeuvres psychédéliques ou de science-fiction des années 70. Des couleurs primaires intenses, des vues troubles et bulbeuses, des formes symboliques et des corps, tout s’est intégré dans l’esthétique globale de l’animation.
En créant les scènes animées, ils ont associé, autant que possible, les images de synthèse à de très nombreux éléments de la vie réelle. Afin de renforcer l’idée que nous voyons ce que voit Enn, les animations sont toutes perçues à travers des objectifs de très grand angle. Il était essentiel de créer des environnements vastes et détaillés pour obtenir des compositions visuelles dynamiques. »