Il a 36 heures pour devenir... Le Mac !
Le Mac
Réalisateur : Pascal Bourdiaux
Sortie en salle : 17-02-2010
Avec :
José Garcia, Gilbert Melki
Voir tous les acteurs
Bande annonce
- 90 min
- France
- 2010
- Scope
- Dolby SR/SRD
- Visa n°122.490
Synopsis
Il a 36 heures pour devenir... Le Mac !
Critiques presse
"Le Mac" relève le niveau des comédies françaises actuelles sur tous leurs aspects : Filmsactu
Une comédie populaire efficace, menée à un train d'enfer : Paris Match
Crédits du film : (c) 2009 LA PETITE REINE - ARP – M6 FILMS
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Fiche artistique
Ace / Chapelle José Garcia
Tiago Mendes Gilbert Melki
Mère d'Ace & Chapelle Carmen Maura
Sami Arsène Mosca
Marco Jo Prestia
Luna Catalina Denis
Mazin Alain Fromager
Rafart Laurent Bateau
Najma Mouni Farro
Fiche techniqueRéalisé par Pascal Bourdiaux
Idée originale de Thomas Gilou
Scénario Vincent Lambert
Adaptation et Dialogues Vincent Lambert
Direction de production Yvon Crenn
Directeur Artistique Pierre Queffelan
Directeur de post-production Frank Mettre
Image Stéphane Le Parc
Son Lucy Alibar
Décors Raul Garcia
Costumes Pierre-Yves Gayraud
Superviseur maquilleur Dominique Colladant
Maquillage Thi Thanh Tu Nguyen
Coiffure Jean-Marie Cuvilo
Montage Anny Danche
Musique originale Nathaniel Mechaly
Une coproduction La Petite Reine
Coproducteurs Michèle et Laurent Pétin
Producteur associé Emmanuel Montamat
Produit par Thomas Langmann
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Pascal
BourdiauxComment êtes-vous devenu réalisateur ?J'ai eu beaucoup de chance. Je viens de Bourges, où durant sept ans j'ai travaillé dans une petite maison de production qui faisait des films institutionnels. Je m'occupais de prise de son et je m'initiais au montage. Je me suis marié, et comme ma femme habitait à Paris, je l'ai suivi. A Bourges, j'avais un ami qui entre temps était devenu directeur artistique de la chaîne Arte. Donc, arrivé à Paris, je l'ai appelé, et je suis devenu son assistant. Je travaillais sur la post production de tous les habillages de la chaîne. Ensuite, je suis devenu monteur d'émissions comme Les Enfants de la Télé ou Culture Pub. Puis avec un copain on a écrit en quinze jours, et tourné en quatre, un court-métrage qu'on a déposé à l'accueil de « Bandits », la société de production de Jean-Baptiste Mondino. Ils nous ont rappelés et on a bossé pour eux sur des clips et des pubs durant trois ans. C'est a cette période que j'ai rencontré la productrice de Un gars, Une fille. Cela faisait un mois qu'ils étaient entrés en production, et ils voulaient rencontrer d'autres réalisateurs. Ils m'ont appelé pour faire un test sur huit jours, et je suis resté quatre ans...J'en ai tourné plus de la moitié. Il y a deux ans environ, Thomas Langmann cherchait un réalisateur pour « Le Mac ». Il voulait quelqu'un qui ait fait des clips et de la comédie. La chance a voulu qu'une nuit d'insomnie, en zappant il est tombé sur des épisodes que j'avais réalisés.Comment s'est passée la rencontre ?On a parlé cinéma, puis il m'a raconté quelques moments du « Mac » et m'a donné le scénario à lire, en me disant de le rappeler quand je l'aurais lu. Je suis revenu quinze jours après, j'avais pris des notes dans tous les sens, je trouvais le scénario formidable, mais long et compliqué. Je lui ai expliqué comment je voyais certaines scènes, et ça lui a plu. Il m'a présenté au scénariste, et on a travaillé ensemble, on a épuré, enlevé quelques personnages.Vous connaissiez José Garcia ?Non, mais j'ai été tout de suite à l'aise avec lui, parce qu'il a les mêmes qualités que Jean Dujardin. C'est-à-dire des mecs sains, bosseurs, bourrés d'idées, qui donnent beaucoup, travaillent énormément, apportent de l'énergie, et de la fraîcheur. Le film représentait un énorme enjeu pour moi, bien sûr, mais c'était aussi très important pour lui de réussir son retour à la comédie. Et puis, il me fait hurler de rire, je suis client de toutes ses vannes... Et sur le film, comme il jouait deux personnages, j'avais droit à une double dose !Vous avez tourné en commençant par Chapelle, le frère employé de banque...
Cela a été très dur physiquement pour José. Le frère banquier, il a une vie monotone et répétitive. On en a fait un type qui est mou, vouté, sans ressort, un peu empâté, précautionneux, il porte des semelles de crêpe tellement il est discret... Et hop, on est passé au mac ! Tendu, nerveux, hissé sur des talonnettes, musclé, affuté. Donc, José courait une heure le matin avant le tournage, et le soir il faisait de la musculation. Il a eu très peu de temps pour maigrir, s'assécher, se muscler.Le mac est un teigneux, mais il est toujours drôle...
On ne voulait surtout pas tomber dans un personnage de mac un peu glauque qui exploite les filles. Ce n'est pas un proxénète méchant. Il reste sympathique parce qu'il est nerveux, irascible, avec beaucoup de répartie, c'est un râleur qui a du caractère. Chapelle en revanche a un cerveau et un cœur. Il est plus humain, et plus méthodique. L'autre est agressif, lui c'est un nounours. Mais il apprend vite et va rapidement apprécier ce nouveau boulot, avec tous les avantages qui vont avec...Il y a beaucoup d'action dans cette comédie...C'était mon obsession : rester dans l'énergie, sans cesse, alterner action et réaction, et garder le rythme. Je voulais une lumière élégante, mais sans effets, une caméra qui sache aller chercher les regards, mais qui ne se fasse pas remarquer par des décadrages branchés....Il fallait que la comédie ait du cœur, donc qu'on filme les personnages en les laissant respirer, comme si on les surprenait dans le vif de l'action. Le film est très découpé, même si grâce au montage il semble fluide. J'avais storyboardé toutes les séquences, de façon à arriver au tournage fin prêt techniquement, pour me laisser la liberté d'improviser, en fonction du décor, de l'ambiance, du délire des acteurs... La comédie vient des situations, et du contraste entre d'un coté le mac, et de l'autre...tous les autres. Ca ne marche que si on a peur pour Chapelle. Donc, tous les acteurs qui sont des méchants jouent à plat, au premier degré. Avec Gilbert Melki dans le rôle du boss, on sent qu'il peut vite basculer dans le sadisme... Avec Carmen Maura, c'est autre chose : elle a de l'autorité, indéniablement, mais elle reste féminine. C'est une Ma Dalton version daronne. Et visiblement Chapelle la trouve encore très belle, sa maman... -
José Garcia
Cela faisait longtemps que vous n'aviez pas tourné de comédie...J'étais fatigué, j'avais besoin de faire une pause. Il faut donner beaucoup d'énergie pour porter une comédie, et je me sentais vidé. J'avais l'impression qu'il n'y avait plus rien dans ma besace, que je n'avais plus grand chose à raconter. A force d'enchaîner les films on finit par avoir peur de refaire ce qu'on a déjà fait, de rester sur des acquis. Je ne voulais surtout pas tomber dans la caricature. Mais ce qu'il y a de bien, quand on ralentit le rythme, c'est que l'appétit revient, et avec on retrouve l'envie, l'énergie... En fait, Thomas Langmann et Thomas Gilou m'avaient parlé il y a quelques années de l'idée d'un film qui s'appellerait « Le Mac », et m'avaient fait lire un traitement mais je n'avais pas vraiment réagi. Quand ils sont revenus avec un scénario dont ils étaient contents, j'ai trouvé ça très bien ficelé, sans aucun temps mort. Leur travail avec le scénariste Vincent Lambert a été remarquable. Ensuite on s'est revu, on a réfléchi ensemble aux façons de renforcer encore certains aspects de l'histoire, ils ont été très réactifs et j'ai été tout à fait rassuré et convaincu.Vous avez aussi fait confiance à Pascal Bourdiaux dont c'est le premier long métrage...Il a quand même eu l'expérience de Un gars, Une fille. La seule inquiétude que j'avais, c'était sa capacité à gérer ce genre de grosse machine, avec un certain budget et des acteurs costauds, qui ont du rythme, du coffre, et savent tenir la pression d'une comédie. Parce que, la comédie, elle a bon dos. C'est comme un laissez passer pour dire : « T'inquiète pas, ça passera », mais ca ne passe pas ! Chaque acteur qui vient faire une scène doit être au taquet, sinon en une scène on arrive à casser le rythme de tout un film. Donc, au lieu de dire « Le scénario n'est pas tout à fait là, l'action n'est pas parfaite, l'acteur vient faire une passe...mais t'inquiètes, ça ira, c'est une comédie », il faut des acteurs qui ont une exigence, qui travaillent, qui savent ce que jouer veut dire. Et Pascal a rassemblé un casting au cordeau, des acteurs exemplaires.Vous connaissiez bien les membres de l'équipe technique...Je les connaissais séparément, on avait déjà travaillé ensemble, mais Thomas nous a gâté en nous offrant le luxe de nous réunir. Le directeur de la photo, Stéphane Le Parc a commencé à Canal +, et il m'a vu grandir. Eric Catelan le cadreur est aussi roi de la steadycam, on avait déjà travaillé plusieurs fois ensemble. Dominique Colladant, qui a inventé et supervisé mon look très réaliste, est le meilleur de sa catégorie et on avait fait d'autres films ensemble. Pierre-Yves Gayraud aux costumes s'est bien éclaté à me trouver un look de Mac. Une équipe de ce niveau, c'est vraiment rare et cela mettait le film à un niveau d'ambition et d'exigence réjouissant. C'est bien de faire une comédie dans laquelle on soigne la lumière, les décors, les cadres et les looks.Enfin on vous retrouve avec Gilbert Melki...Et c'était un vrai bonheur ! C'est vrai qu'on s'est longtemps interdit de tourner ensemble, de peur de reformer le couple de « La vérité si je mens ». Il fallait à tout prix éviter de faire un ersatz de ce qu'on a déjà fait. Donc on a essayé de trouver autre chose, de créer un nouveau rapport entre nous. Mais notre complicité habituelle est intacte...Vous n'aviez jamais tourné avec Carmen Maura ?Non, et c'est une merveille ! J'étais enchanté que Pascal Bourdiaux ait pensé à elle, c'est une actrice hors pair, qui amène de la saveur à son personnage. Comme je joue deux frères très différents, je n'apporte pas toujours la même énergie. Par exemple, quand je suis l'employé de banque Gilbert Chapelle, timide et effacé, il faut que les deux flics en face de moi apportent la pêche et donnent le rythme, ce que font très bien Laurent Bateau et Alain Fromager. Ils ont du répondant. Ensuite, mes deux hommes de main doivent être sur le qui vive, assurer les arrières du Mac et faire trembler Chapelle. Arsène Mosca est au taquet et Jo Prestia trouve enfin un vrai rôle qui va le sortir du violeur de « Irréversible ». C'est tout de même un quadruple champion de boxe thaï ! Et il joue avec un calme, une distance... Quand aux trois filles, elles ont chacune un truc. Catalina Denis va casser la baraque, et les deux autres, Najma et Laetitia sont vraiment attendrissantes. Cela fait à l'arrivée beaucoup de rôles à défendre, ce que chacun fait avec beaucoup de sincérité.Comment décririez-vous « votre » mac ?C'est un mac de comédie, un souteneur à l'ancienne. C'est pas un sale type ultra violent. Il est dur avec ses filles, mais elles sont là et elles l'aiment, elles travaillent, mais on sent aussi qu'elles s'éclatent, qu'elles font des fêtes monumentales. Elles font des strip tease, pas des passes, elles ont une certaine liberté d'action. Elles sont un peu sur le modèle des danseuses de lap-top qu'on voit dans les films américains. Lui, il fait son business, mais c'est une caricature de mac. Il est un peu pitoyable avec ses petites bottines, il joue le coq mais il vit sur la pointe des pieds, on sent qu'il n'est pas sûr de lui, alors il fait gaffe afin d'assurer un minimum.Comment êtes vous passé d'un mac à l'autre ?On a commencé par Gilbert Chapelle. Au départ, il a l'air de rien. C'est un mec effacé avec les épaules qui tombent. Sur le tournage j'ai souffert ! On me collait sur un tabouret entre les prises, on me regardait comme une merde, une vraie loque !!! Puis je suis passé en mode mac, le vrai, et tout de suite j'ai senti plus de respect venant de l'équipe….En fait, c'était plus difficile à jouer, c'est fatiguant d'être toute la journée un mec aux aguets, énervé, c'est compliqué de sortir de ce personnage. Moi qui suis généralement d'un naturel jovial avec un regard plutôt rond, il fallait que je veille à être ce type dur, tendu, en permanence, et autour de moi je sentais que dans l'équipe ils se sont dit : "José, il n'est plus comme il était". Il y avait une densité, une dureté dans mon regard qui faisait que les gens se sentaient vite agressés… La grande différence, c'est que le mac version Chapelle regarde les femmes autrement.
Lui il débarque dans un monde dont il ne connait rien, mais il s'adapte, puis il y prend goût. Il devient le mac mais avec un coté rationnel, il négocie, il parle avec les gens, contrairement à l'autre qui obtient tout dans l'agression, dans l'urgence…Le film associe la comédie et l'action…C'est ce que Pascal a très bien réussi. Il avait bien découpé le film, la façon de filmer était très fluide, ce qui était très astreignant pour nous parce qu'on faisait
beaucoup de plans par jour. Mais il commençait toujours par un master qui nous permettait de faire chaque scène d'un bout à l'autre, avant de la reprendre en la découpant. Et il avait l'intelligence de venir au plus près chercher les regards, il n'avait pas peur des moments d'émotion. Je n'aime pas ces comédies formatées comme une machine de guerre avec un gag à la minute. Trop de gags trop souvent ça sent la peur de l'humain, et on tombe dans une mécanique qui tourne à vide. Il faut laisser s'installer l'émotion, le sentiment, nous donner le temps de s'attacher au personnage. Là, on est toujours dans le point de vue de Gilbert Chapelle, donc il faut qu'on apprécie sa compagnie ! On part avec lui et on évolue ensemble.Dans la scène où vous incarnez les deux macs à la fois, on sait exactement lequel est le vrai mac, et lequel est Chapelle, preuve que vous avez su les rendre différents, même s'ils sont frères jumeaux…Il fallait exprimer la méchanceté de l'un et l'humanité de l'autre. Le premier aboie, le second fait des phrases. Quand ils sont ensemble, à la fin, Chapelle est devenu un mac, mais il fallait garder une différence perceptible. En fait, ils n'ont pas le même
regard.Finalement, vous l'aimez beaucoup, Chapelle…Je tiens toujours à sauver mes personnages. Alors c'est vrai, Gilbert Chapelle répare les torts de l'autre. Je pense que les filles étaient prêtes à partir, à quitter le mac, et que Chapelle les a rattrapées et reconquises, ce qu'il a tout de même eu beaucoup de plaisir à faire… -
Thomas
LangmannComment est née l'idée de faire « Le Mac » ?J'avais vu une émission de télé sur un concours de macs aux Etats-Unis. Il fallait élire le meilleur pimp. Chacun arrivait avec tout l'attirail : les fourrures, la voiture, les bagues... J'ai d'abord pensé à Thomas Gilou pour réaliser le film, mais très vite on n'a pas été d'accord sur les directions à prendre dans la comédie. Moi, j'avais dans la tête cette idée de deux jumeaux. Mais le vrai élément déclencheur du « Mac », c'est « Torrente ». Je voulais en acquérir les droits, et j'ai négocié pendant deux ans avec le producteur qui m'a laissé croire qu'il les avait, alors que c'était l'acteur qui avait les droits. « Torrente », c'est un peu « Bad Lieutenant » en comédie. Cela a nourri l'idée de prendre pour héros une crapule. Là, il s'agit d'un banquier forcé à devenir un proxénète et un gangster. Il peut tout se permettre, le spectateur le suit puisqu'il est dans la confidence. Il sait que le type n'est pas comme ça, mais qu'il doit endosser le job. J'ai travaillé avec Vincent Lambert pour écrire le scénario, c'est-à-dire que je lui racontais des idées de scène, que lui ensuite allait écrire et scénariser. On a très bien travaillé ensemble. Il comprenait bien mes idées, ce qui ne l'empêchait pas d'avoir les siennes, qui étaient souvent très bonnes.Pourquoi avez-vous mis cinq ans à faire le film ? Vous n'étiez pas satisfait du scénario ?Il y a eu plusieurs versions, et j'en ai aimé la plupart. Le seul, l'énorme hic, c'était le refus de José Garcia... Je ne voulais pas envisager de faire ce film sans lui. Alors c'est vrai que je ne lâche pas facilement une idée que je crois bonne. J'étais convaincu que ce rôle était pour lui, je crois que lui-même le savait, mais il était dans un autre trip à l'époque, il avait besoin de montrer une autre image de lui et il ne voulait plus faire rire. Donc j'ai attendu. Chaque fois qu'on se croisait, je lui parlais du « Mac ». Récemment, je lui ai donné à lire une nouvelle version, qui était la meilleure. Il l'a lue, et il a dit oui. Dans ces cas-là, il faut aller très vite... Alors on l'a serré !Pourquoi est-ce que c'était lui et lui seul ?Parce que José a la capacité d'être méchant et drôle tout en y mettant l'énergie du gars qui se cogne contre les murs et qui en redemande. Il incarne le mac, mais aussi son jumeau, le frère banquier. Lui c'est un innocent, un genre de Dany Boon. Soudain, on lui change le costume et il devient tout à fait autre chose. José a la capacité de jouer ces deux emplois, il est capable d'aller de Bourvil à de Funès. Il peut faire ce grand écart qui consiste à incarner l'un ou l'autre. Les films sérieux qu'il a faits récemment ont montré sa palette. Et puis j'ai été comédien, je regarde de près le jeu des acteurs. Ce que José fait dans « La Vérité si je mens », c'est très complexe, son personnage est sans cesse sur le fil. Dans « Le Boulet », on s'est beaucoup amusé à ce qu'il soit dans le quasi n'importe quoi ! José a une énergie folle que j'avais envie de retrouver. Quand on dit « Moteur », avant même de penser au public, José veut faire rire l'équipe autour de la caméra et ses partenaires, et pour ça, pour un gag, un sourire, un rire en plus, il est prêt à se faire très mal, à se cogner très fort... Et c'est toujours percutant parce qu'en plus, il travaille énormément. Les années qu'il a passées chez Canal +, c'est une sacrée école. José n'a peur de rien, d'aucun ridicule. Il s'est confronté à des réalisateurs plus complexes comme Régis Wargnier, Jean-Jacques Annaud, Costa Gavras... Aujourd'hui, il revient à la comédie, et il est prêt à tout !Quand José Garcia dit oui, comment fait-on pour aller très vite ?Quand on a le bon acteur, le bon script et le bon concept, le problème c'est de trouver le réalisateur prêt à exécuter une commande, à collaborer avec moi, et capable de trouver ça intéressant. C'est difficile à trouver puisque depuis la Nouvelle Vague, on pense que le metteur en scène doit être le père de toutes les décisions, alors que ce talent, cette capacité à savoir décider, ça s'apprend film après film. J'avais vu les modules de Un gars, Une fille, et Arsène Mosca - que je connaissais - m'a dit que la réalisation, le travail et les impros avec Jean Dujardin, c'était Pascal Bourdiaux qui les avait faits. Alors je l'ai rencontré. Il a eu l'intelligence de comprendre qu'un film comme celui-là se fait en équipe, autour du travail et de l'énergie qu'apporte José. Il faut être client de ce qu'il fait, savoir le suivre et lui donner envie d'aller encore plus loin. Pascal a eu cette générosité.Comment sait-on qu'on peut faire confiance à un jeune metteur en scène qui va réaliser son premier film ?La confiance, elle s'est gagnée tous les jours, à différentes occasions : par exemple, les techniciens qu'il m'a proposés pour faire le film, et ceux que je lui ai proposés quand les siens ne me semblaient pas correspondre aux besoins du film. Il a su composer, travailler avec des techniciens qu'il ne connaissait pas. Parler formidablement de cinéma ne suffit pas à avoir du talent. Pascal ne parle pas beaucoup, mais il sait faire. Il savait qu'il avait la pression, mais il l'a acceptée et je trouve qu'avec un film à ce niveau de budget, c'est normal que le producteur se protège.
Pourquoi ne pas être allé chercher un réalisateur expérimenté ?Je l'ai déjà fait : j'ai confié un film à un vieux de la vieille, reconnu et établi. Ce fut une grosse erreur. Il y a un problème de génération, de goût. Et puis j'aime bien lancer de nouveaux talents. Luc Besson donne leur chance à des types qui n'ont pas fait grand-chose et j'aime bien ça. Il faut faire sortir une nouvelle génération de réalisateurs prêts à travailler autrement. Franchement, j'ai eu l'idée de départ, j'ai
co-écrit le scénario avec Vincent Lambert, il n'y a pas de raison que je ne puisse pas collaborer davantage à la fabrication du film ! En Amérique, il y a des garde-fous, mais en France, si le réalisateur " pète les plombs ", on ne peut rien faire, sauf ne pas sortir le film, c'est-à-dire se faire hara-kiri.Ce film n'a pas l'esthétique d'un premier film…Parce qu'on lui en a donné les moyens ! Je voulais une certaine élégance. Pascal a avec lui le cadreur de "Mesrine", et on a confié le look du film à un directeur
artistique, ce qui est rare sur une comédie. Je ne m'intéresse pas uniquement au jeu des acteurs. La couleur et l'esthétique participent à l'ensemble. En France, on vient d'une culture où, si le metteur en scène débute ou n'a pas fait de grands films, on ne s'attache pas à ces détails parce que, le plus souvent, on se dit : allons à l'essentiel, c'est-à-dire la comédie. Mais si on a les moyens, le luxe même, de regarder derrière et autour du jeu, ça fait partie des atouts que peut apporter une production, si le film a les financements nécessaires et les bons partenaires. A l'arrivée, "Le Mac" ne fait pas "premier film". C'est une comédie élégante, stylée, lookée.Un Mac, ça n'évoque pas l'élégance…Bien sûr, mais dans cette histoire, le personnage joue à être un mac. Il n'en est pas un. C'est la donnée essentielle qui fait qu'on a de la tendresse pour le
personnage. Et on lui a donné un côté rock'n'roll, afin d'obtenir une comédie chic et moderne.Avec un acteur qui offre un feu d'artifice…José Garcia, c'est une locomotive. Il entraîne le film, le rôle, l'équipe, et en plus il adore dérailler… Une comédie est réussie quand elle est emmenée par un
acteur ou un duo d'acteurs. Voyez ce que fait Jamel dans "Astérix, Mission Cléopâtre", ou Dany Boon et Kad Merad, Christian Clavier et Jean Reno… Ce
sont des acteurs qui s'amusent ensemble. Je n'étais pas sur le tournage, mais je suis sûr que sur "Les Bronzés 3", ils se sont moins amusés que sur les précédents… Le plaisir que prennent les acteurs à jouer dans une comédie est une réalité très importante, car elle se voit à l'écran. J'avais peur de recréer le couple Garcia/Melki de "La Vérité si je mens", même si on sait, quand on confie un rôle à Gilbert Melki, qu'on va rouler en Rolls. Mais j'ai eu tort d'avoir peur. Après tout, combien de fois Bourvil et de Funès nous ont fait rire ensemble ? Si le script est à la hauteur, la complicité et le plaisir de se tirer
la bourre font que cela marche. C'est comme au tennis, chacun veut mettre la pâtée à l'autre, chacun veut faire la scène. L'émulation fait qu'au final, les deux la font, et du coup, au montage, c'est quasi impossible de choisir! Ils ont une complicité de vieux garçons.C'était la première fois en revanche que José Garcia jouait avec Carmen Maura …Avoir Carmen Maura pour jouer sa mère a sans doute été un des arguments qui ont emporté l'adhésion de José pour faire le film. Cela lui montrait l'ambition qu'on mettait dans le projet. Carmen s'est énormément amusée à composer ce personnage. D'ailleurs, pour la grande scène qu'ils ont ensemble, on a filmé en gros plans, champ/contrechamp. Quand on a deux acteurs pareils, on les regarde, il n'y a rien d'autre à faire. Ils s'affrontent pour s'épater, et cela fait le délice du spectateur.
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Critiques
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Disponible en VOD
Le Mac / VOD
Sortie : le 07-07-2010
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- Disponible en téléchargement sur Canal Play
- Disponible en téléchargement sur SFR
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