Attachez vos ceintures et repartez pour une course folle au volant du bolide de Daniel (Samy Naceri),
chauffeur de Taxi fou de vitesse qui croisera sur sa route Lilly (Marion Cotillard) et Emilien (Fréderic Diefenthal),
inspecteur de police bien décidé à lui retirer sa licence…
Avec : Samy Nacéri, Frédéric Diefenthal
Fiche complèteTaxi
Réalisateur : Gérard Pirès
Sortie en salle : 08-04-1998
Avec :
Samy Nacéri, Frédéric Diefenthal
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Bande annonce
- 85 min
- France
- 1998
- Scope
- Dolby SRD
- Visa n°92.512
Synopsis
Attachez vos ceintures et repartez pour une course folle au volant du bolide de Daniel (Samy Naceri),
chauffeur de Taxi fou de vitesse qui croisera sur sa route Lilly (Marion Cotillard) et Emilien (Fréderic Diefenthal),
inspecteur de police bien décidé à lui retirer sa licence…
Crédits du film : (c) TAXI – ARP – TF1 FILMS PRODUCTION – LE STUDIO CANAL + 1997
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Fiche artistique
Daniel Samy Nacéri
Emilien Frédéric Diefenthal
Lilly Marion Cotillard
Pétra Emma Sjöberg
Camille Manuela Gourary
Commissaire Gibert Bernard Farcy
Alain Edouard Montoute
Client aéroport Philippe Du Janerand
Paulo Dan Herzberg
Kruger Grégory Knop
Jean Bat Jérôme Leleu
Allemand 1 Richard Sammel
Allemand 2 Niels Dubost
Allemand 3 Franck Libert
Allemand 4 Stephan Chrisz
Instructeur permis Sébastien Thiery
Boucher Eric Berenger
Taxi préfecture Maurice Murcia
Akim Sébastien Pons
Rachid Malek Béchar
Préfet Paul Silve
Ministre Dominique Noé
Fiche techniqueRéalisation Gérard Pirès
Scénario Luc Besson
Producteurs Luc Besson & Laurent Pétin
Directeur de production Bernard Grenet
Coproducteurs TF1 Films Production
Avec la participation de Canal Plus
Soutien financier de Cofimage 9 & Studio Images 4
Musique IAM
Image Jean-Pierre Sauvaire
Décors Jean-Jacques Gernolle
Son Vincent Tulli
Mixage Vincent Arnardi
Montage Véronique Lange
Premier assistant Stéphane Gluck
Scripte Michèle Andreucci
Making-of Laurent Lufroy
Coordinateur cascades Michel Julienne
Pilotes voitures JL. Schlesser
Pilote moto William Rubio
Préparateur voitures Christian Bonnichon
Technicien voitures Michel Romestaing
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Luc Besson
"Taxi", c'est une idée que vous aviez depuis longtemps?Au départ, c'est une toute petite idée que j'ai dans la tête depuis dix ans. C'est né en fait d'un vieux fantasme: celui de rouler à toute allure en pleine ville, si possible en taxi.
Avec le temps, je repensais souvent à cette idée, et elle vieillissait bien, elle tenait le coup. Là-dessus, par une amie commune, j'ai revu Gérard Pirès que je n'avais pas croisé depuis longtemps. Il m'a fait part de son envie de revenir au cinéma. Comme je connaissais son amour pour la voiture, je lui ai raconté l'idée de "Taxi". Il était plié de rire, alors je lui ai dit: "dès que j'ai un peu de temps, j'essaye de l'écrire".
Quelques mois plus tard, avec Gaumont, on attendait la réponse de Columbia pour le "5ème élément" ils devaient décider s'ils le faisaient ou pas. Ils ont demandés 30 jours de réflexion. Pendant ce temps là, on ne pouvait rien faire d'autre qu'attendre, donc, pour penser à autre chose, je me suis dit: je vais écrire "Taxi" en 30 jours. J'ai fini le scénario dans les temps. Le lendemain, les gens de Columbia nous ont dit oui!
Gérard Pirès a lu le scénario, il s'est beaucoup amusé, il avait envie de le faire. Ensuite, je suis allé voir mes partenaires d'ARP. Nous cherchions depuis longtemps un projet que nous pourrions faire ensemble. Ils ont, eux aussi, beaucoup ri, et nous avons décidé de produire le film ensemble. C'est le scénario qui nous a tous rassemblés. Il y avait une véritable envie de s'éclater à faire ce film là.
Pourquoi avoir choisi des acteurs très peu connus?Le film repose sur un tandem, donc nous avions, au départ, pensé à deux acteurs assez connus dont je pensais qu'ils iraient bien ensemble. Pour des raisons compliquées et que je n'ai toujours pas vraiment compris, cela n'a pas pu
se faire avec eux. Les acteurs d'un certain niveau de notoriété (je parle des français uniquement) font trop attention à ce qu'on va dire d'eux, au lieu de faire leur métier, c'est à dire de jouer. Est-ce la peur de jouer dans une comédie? Ça n'a pourtant pas effrayé Bourvil, ni Coluche, qui étaient des comédiens comiques et puissants à la fois.
Du coup, on s'est dit qu'on allait choisir des acteurs qu'on a pas vu souvent, pour apporter de la fraîcheur, de l'énergie. L'idée a séduit tout les gens impliqués sur le film, sauf les financiers qui étaient réticents... En même temps, depuis quelques années, les choses ont changées dans le cinéma. C'est davantage les films et les concepts qui comptent. Le public fait plus confiance à un réalisateur qu'à un acteur. Ils vont plus voir le nouveau Kassovitz que le nouveau de Niro ou Pacino, qui sont des acteurs énormes, mais il faut qu'ils soient dans un film que les gens aient envie de voir. Pour "La vérité si je mens", les gens ont aimés la bande-annonce, ils ont eu envie, ils sont allés voir le film.
L'avantage avec des inconnus, c'est que, même si tu leur donne le bottin à tourner, ils sont contents! Ils n'y croyaient pas, du cadeau qu'on leur faisait en leur proposant de jouer dans "Taxi". Et leur enthousiasme nous donnait la pêche, comparé à la réaction d'autres qui disaient "Oui, sans doute, mais alors, je ne sais pas.."
Quels étaient les critères pour choisir les deux acteurs principaux?Il fallait choisir les deux en même temps, s'assurer que le tandem fonctionne. Bourvil sans De Funès, et réciproquement, c'est bien, mais l'alchimie des deux ensemble, c'est cela qui est génial.
Samy avait tourné dans "Léon". Il faisait partie d'un petit groupe de cinq ou six acteurs, et ils avaient tous une cagoule. Je m'en souviens bien pour deux raisons. D'abord, il avait trois mots d'anglais à dire, et son accent était à mourir de rire. Et puis il était très frustré, il disait: "Pour une fois que je suis dans un film de Besson, j'ai une cagoule sur la tête!" ce à quoi je répondais: "Et bien, si on te remarque malgré la cagoule, c'est que t'es vraiment un bon acteur"... C'est quelqu'un d'adorable, de chaleureux, il a vraiment envie, et ça pousse à lui faire confiance.
Quand à Fred, je l'ai connu au casting. Il était très pro, ouvert, bosseur, droit, et en plus il a une bonne tête! Que demander de plus?
Vous choisissez des acteurs qui sont proches du rôle qu'ils ont à jouer?Pas forcément. Ray Fiennes, c'est un amour dans la vie, et il joue un nazi dans "la liste de Schindler". C'est pas obligatoire, mais ça joue, bien sûr. C'est plus facile d'être gentil et de jouer un méchant, que d'être méchant et de jouer un gentil. La bonté, il faut qu'elle vienne de l'intérieur. Choisir un acteur, c'est un tout, entre la façon de bouger, la voix, le physique, il y a un ensemble qui fait que t'y crois ou non. Avec Gérard, on regardait des photos, des cassettes de présentation, et, en fonction de cela, on choisissait avec qui on allait tourner des essais. Frédéric, on l'a repéré assez vite, mais il fallait trouver qui mettre en face. Quand j'ai vu Fred et Samy ensemble, j'ai remarqué que Fred est plus petit que Samy, qui est plus balaise, mais dans le film c'est Fred qui a l'autorité, c'est lui le flic. Cette répartition des pouvoirs rajoutait un élément comique.Samy et Fredéric gardent un souvenir impérissable de leur première séance de travail avec vous à Paris...Pour moi, c'était une bonne journée de boulot, ils étaient très concentrés. C'est vrai que, pour les premières répétitions, je pousse assez loin, pour voir si le gars va tenir la route. Si l'acteur se retrouve en face de toi, sans son costume, assis sur une chaise, au lieu d'être dans une voiture, avec une assiette entre les mains à la place d'un volant, et si, au bout de trois heures de travail, il arrive à être bien, forcément, quand il sera sur le tournage, ce sera encore mieux. Si un acteur passe ça, après il peut tout passer.Quand Gérard Pirès s'est cassé le bras, vous avez envisagé d'arrêter le film?Quand j'ai appris qu'il avait eu cet accident, j'ai ressenti ça comme quelque chose de vraiment injuste. Les contrats sont signés, tout le monde est prêt, on a tous envie de faire le film, on est tous contents, et tout va s'écrouler? Alors, quand on a su que Gérard en avait pour environ trois semaines, on a cherché quelqu'un pour faire ces trois semaines à sa place.
C'était une décision risquée?Non, parce qu'au pire des cas, je savais qu'on aurait toujours sous la main un metteur qui connaissait le script par cœur, c'est à dire moi... Mais je voulais éviter de prendre le film complètement en charge, parce que là, le film n'aurait pas continué à appartenir à Gérard Pirès. Gérard Krawczyk a été adorable. Il a fait ses trois semaines comme on fait une pub, c'était Pirès le client, et il allait le voir tous les soirs à l'hôpital pour qu'il lui dise comment il voulait qu'on tourne la scène le lendemain.
J'ai été sur le tournage surtout les premiers jours. Au début, comme on débarquait, on demandait: qui est script, qui est machino? Et les gens levaient la main. Il y a eu un jour assez drôle, où Kassovitz et Kounen étaient là aussi pour nous aider, partout où tu regardais sur le plateau, il y avait un metteur en scène!!!
IAM signe la musique du film. Comment s'est passé la rencontre?Au départ, on voulait faire pour la musique comme pour les acteurs, chercher des musiciens pas très connus, des gens comme Anouk, ce style de musique. Comme on tournait à Marseille, on s'était dit que ce serait sympa d'avoir IAM pour un titre, le générique de fin par exemple. Alors, comme le frère de Samy travaille avec eux, je les ai rencontré à dîner, un soir, l'été dernier, après un de leurs concerts. J'ai discuté avec Chill, je lui ai dit, "On fait un film à Marseille, c'est votre ville, ce serait sympa de faire une chanson". Ils se sont regardés et ils ont dit: "Mais, nous, ça nous intéresserait de faire la BO!" Donc, on leur a fait lire le scénario, ensuite ils ont vu un premier montage du film, et ils ont fait la musique. Les gens qui ont travaillés sur ce film l'ont vraiment fait parce qu'ils en avaient envie.Si vous aviez écrit ce scénario dix ans plus tôt, vous l'auriez réalisé vous même?Franchement, je ne crois pas. J'aurais adoré avoir deux vies, être deux metteurs en scène différents à la fois. Un qui ne filme que pour le plaisir, et l'autre qui se fait peur, qui essaye d'évoluer, d'avancer, de prendre des risques sur chaque film. J'aurais bien aimé être les deux, être sérieux et léger à la fois...
"Taxi", je l'ai bien senti chaque fois que j'étais sur le tournage, cela n'a été que du plaisir. Et tous ceux qui ont travaillés dessus avaient ce plaisir, et ça se sent dans le film.
Est-ce que vous avez le sentiment d'avoir été très présent sur le film?A part l'écriture du scénario, et le travail avec les acteurs, je ne suis pas intervenu. J'ai laissé le plus possible l'équipe s'éclater à faire le film. "Taxi" appartient vraiment à Gérard et aux acteurs.
Après "Taxi", il y en aura d'autres?Si tu chantes une chanson, que le public est debout, et crie "Une autre, une autre!" tu ne va pas rentrer chez toi...On est tous un peu cabots! Donc, si le public aime, c'est sûr que je serai tenté d'écrire la suite, enfin... dès que j'ai un trou de trente jours! -
Gérard
PirèsPourquoi avoir arrêté le cinéma si longtemps, et y revenir aujourd'hui?J'ai eu un accident de moto, qui a endommagé mes cordes vocales, ce qui m'empêchait de parler. Sur le tournage d'un film, on a besoin de donner de la voix tous les jours, pendant deux ou trois mois. Tourner un long métrage était donc hors de question. J'ai mis des années à retrouver un peu de voix. Je me suis alors consacré aux films de pub. On y a autant besoin de voix qu'au cinéma, mais l'effort ne dure que quelques jours...
Petit à petit, je me suis beaucoup impliqué dans la publicité, les films m'ont échappé. Et je les ai laissé s'échapper sans trop de nostalgie. Après tout, j'en avais fait quelques uns. Dans la pub, j'ai pu faire des expériences très intéressantes, au niveau des techniques notamment. Mais depuis cinq ans, la crise a touché la pub. Les budgets sont devenus plus stricts, on tourne moins de choses spectaculaires, le milieu est devenu plus triste. C'était vraiment le bon moment pour revenir au cinéma.Comment "Taxi" a déboulé dans la vie de Gérard Pirès ?C'est une histoire que je trouve très belle. J'avais rencontré Luc Besson à ses débuts, avant qu'il ne réalise son premier film. Il avait cherché à me voir, il avait besoin de parler à quelqu'un qui faisait des films, et il ne trouvait personne pour répondre à ses questions. On a passé une après-midi à discuter, je ne pouvais directement rien faire pour lui, mais on a parlé cinéma, échangé des points de vue. On ne s'est plus jamais revus.
Il y a deux ans, par des amis communs, Luc a cherché à me revoir. Il se souvenait que j'avais été celui qui avait accepté de lui parler. Il m'a demandé pourquoi je ne faisais plus de cinéma. Je lui ai expliqué tout ce que je viens de vous dire. Il m'a dit: "Je vais t'écrire un scénario". J'ai dit: "Et bien d'accord, vas-y!" Il était en pleine préparation du "5ème élément", mais il l'a fait. Il a écrit "Taxi", il m'a permis de faire le film. C'est une aventure que je trouve extrêmement belle.Luc connaissait votre passion pour la vitesse?C'est une passion qu'on partage. Luc aime tout ce qui est mécanique, tout ce qui est rapide. On a les mêmes points de vue, sur la façon de filmer la vitesse, sur la vitesse à laquelle on doit filmer. On aime le spectaculaire. Tout ce qui est voitures, motos, avions, c'est génial à filmer et à pratiquer.Ce qui est grisant, c'est d'aller vite, de prendre des risques ?Les deux ne sont pas synonymes, bien au contraire. On peut aller vite, sans qu'il y ait de risques. Le but, ce n'est pas d'aller vite, mais de contrôler les choses. La sensation de vitesse n'a que peu d'intérêt. Ce qui est excitant, c'est le pouvoir qu'on acquiert sur les choses, grâce à l'expérience, l'étude, la réflexion.
On prend le contrôle, on apprend à emmener ces engins là où on veut, au degré minimum de risque, au niveau le plus près possible de zéro.Vous avez fait tous les films Peugeot, c'est un bon entraînement...J'ai eu la chance de travailler à la grande époque des pub automobiles, il n'y a pas eu que Peugeot, d'ailleurs, j'en ai fait aussi pour Renault, et pour des marques étrangères. Les films étaient basés sur une notion de spectacle, de spectaculaire. Il y avait une grande émulation entre Citroën et Peugeot, bien que les deux appartiennent au même groupe. C'était à qui irait le plus loin, ferait les choses les plus invraisemblables.Avec un "Taxi" qui va à deux cent à l'heure dans les rues de Marseille, vous avez été servi...Il y a certains plans qui, de l'extérieur, peuvent passer pour très risqués, et cela pour quelques secondes seulement. Il y en a cinq, six comme ça, dans le film, qu'il fallait manager au centimètre, à la demi seconde près. L'important, l'excitant, c'est de bien calculer la distance, et le temps.Revenons-en au scénario. Donc, un beau jour, Luc Besson vous fait lire "Taxi"...Luc est revenu avec le scénario environ un an et demi après en avoir parlé. "Taxi" allie l'action et la comédie. Ça tombait pile. J'ai deux amours: diriger des comédiens et tourner des choses spectaculaires.
Ce qu'il y a de bien avec "Taxi", c'est qu'on prend les choses spectaculaires au premier degré, sans jamais avoir un regard ironique ou distancié. On fait du spectaculaire, des actions impressionnantes, sans arrière-pensées, et la comédie découle de ça.Le tournage a nécessité de gros moyens ?Oui, et c'est rare qu'on mette ce genre de moyens au service de scènes d'action, dans le cinéma français. On a mis le paquet. Quand on dit qu'il faut dix voitures dans un plan, on en met dix, il n'y a pas de maquettes.Vous avez eu à choisir entre cascades et effets spéciaux ?Pour ce film, je vois mal ce que les techniques nouvelles auraient pu apporter. Il était plus spectaculaire d'employer des moyens classiques. Un taxi qui roule à fond la caisse, au milieu des embouteillages, cela veut dire cinquante cascadeurs, car tout le trafic est constitué de professionnels. Chaque voiture est déterminante pour ce que peut faire le taxi. Tout est extrêmement précis. Le taxi fonce à deux cent à l'heure, mais il faut surtout ne pas freiner sur son passage, il faut faire comme s'il n'existait pas, ce qui requiert un sacré self-control de la part des pilotes, et une chorégraphie minutieuse des voitures.Et tous les grands pilotes automobiles sont venus faire chanter les moteurs...Les hasards de la vie, et ma passion pour la mécanique, m'ont conduits à devenir ami avec beaucoup de pilotes, et quand ils ont entendus parler du film, ils ont tous répondus présents: Schlesser, Ragnotti, Alliot, Rubbiau, Jabouille, Pescarolo, Jutta Kleinschmidt. C'était un vrai bonheur pour nous, car ils certains sont champions du monde, d'autres ont fait de la Formule 1, ils ont tous courus avec des prototypes, ils ont donc une notion absolue de la vitesse et du placement.Pour "Taxi", vous avez choisi de miser sur des comédiens inconnus. Pourquoi ?C'est une décision qu'on a prise assez vite, avec Luc. Pour que le scénario fonctionne à fond, pour qu'on y croit, il fallait de nouveaux visages.
On a fait un casting très précis. Et les deux comédiens se sont avérés être, dans la vie, très proches de leurs personnages.
Sur mes films précédents, j'avais tourné avec des acteurs chevronnés, comme Lino Ventura, Annie Girardot. C'est la première fois que je travaille avec de jeunes comédiens. Et j'ai pu constater que c'est plus facile de diriger des inconnus. Ils sont plus ouverts, plus libres, ils n'ont pas les blocages dus aux bonnes et mauvaises expériences, ils n'ont pas d'image, de statut, à protéger ou à défendre. Le film est leur seul enjeu. Samy Naceri et Frédéric Diefenthal étaient prêts à tout, ils ont été enthousiastes, ils étaient très riches de choses à donner, ils m'ont beaucoup nourri. J'ai trouvé qu'ils avaient une qualité de concentration et une capacité de travail étonnantes, pour des gens qui ont peu de films derrière eux.
Comment avez-vous créé le tandem, la complicité entre les deux ?Luc les a fait répéter, il les a "coaché", donc, ils se sont vus assez souvent pour travailler, avant le tournage. En dehors de ça, ils sont, physiquement et moralement, tellement proches de leurs rôles qu'ils étaient condamnés à s'entendre. Je crois que s'ils s'étaient rencontrés dans la vie, en dehors du cinéma, il y aurait entre eux les mêmes rapports que ceux qui sont décrits dans le scénario.Pouvez-vous nous décrire les personnages qu'ils incarnent?Frédéric Diefenthal joue Emilien, le flic. Lui, c'est un "Tarzan loupe la branche". Il a beaucoup de qualités, il est adorable, mais il rate à peu près tout ce qu'il entreprend. Et comme il agit toujours avec beaucoup de sérieux, de détermination, et de sincérité, l'humour naît de ce décalage entre sa bonne volonté, et le résultat.
Samy Naceri joue Daniel, le taxi. C'est un garçon très vif, très malin, qui sait toujours se débrouiller, trouver des solutions. Au début, ces deux personnages n'ont aucune raison de se rencontrer, à part des problèmes de vitesse et d'excès de vitesse. Mais, au fil des aventures qu'ils partagent, naîtra entre eux une amitié inattendue.
Et les femmes, dans cette histoire d'hommes ?Il y en a trois, très intéressantes. Lili, la petite amie de Daniel, c'est une fille très directe et qui ne mâche pas ses mots. Camille est la mère du flic. Elle est un peu possessive, sans être abusive, heureuse que son fils ait encore besoin d'elle. Quant à Pétra, c'est une créature de rêve à qui Emilien n'ose pas déclarer sa flamme. C'est un personnage un peu excessif, un peu BD, à l'image du film, qui se situe à la frontière du réalisme et de la BD.Vous avez eu un gros pépin, au début du tournage...Trois jours avant le début du tournage, j'ai fait une chute de cheval, j'ai eu des fractures assez graves, et donc le film a démarré sans moi. En effet, il était hors de question de décaler le tournage, puisque la ville de Marseille avait demandé qu'on tourne en août, afin de ne pas trop déranger le trafic. Donc, soit on démarrait le tournage sans moi, soit on perdait un an, et on revenait en août 98...
Gérard Krawczyk est venu me remplacer. Chaque soir, il passait me voir à l'hôpital, on regardait les "rushes" ensemble et on faisait le plan de travail et le découpage des plans du lendemain. J'ai essayé de lui insuffler le goût des autos, car lui c'est un romantique... Il nous a donné un sérieux coup de main, et je lui tire mon chapeau d'avoir relevé le défi, et débarqué ainsi sur un film sans y être préparé.
Luc était là, il a supervisé le tout et assuré la deuxième équipe. Matthieu Kassovitz et Ian Kounen sont passés nous voir. C'était un tournage très chargé en réalisateurs ! C'est le genre de pépins qui soude une équipe, et elle a été vraiment formidable. Quand je suis revenu, j'ai repris ma place, et c'est vrai qu'après ce genre de catastrophe, plus rien n'est grave, quelle que soit la tuile qui surgit, on la prend avec détachement !Pourquoi avoir choisi Marseille pour tourner le film ?Il fallait une grande ville, et, à part Paris, on a tout de suite pensé à Marseille. C'est une ville très belle, on y trouve une lumière exceptionnelle, et c'est d'une grande beauté, cette ville au bord de la mer, avec des autoroute qui pénètrent au cœur de la ville, pour "Taxi", c'était idéal . Et on a été très bien accueillis, on a eu une grande latitude pour tourner.Est-ce que "Taxi" a rendu Gérard Pirès au cinéma ?C'est au cinéma de dire s'il veut me garder ! Mais pour moi, la réponse est oui, bien sûr... -
Samy Nacéri
Comment avez-vous débuté dans le cinéma ?Par envie, par passion. Et après, il faut de la chance! Cela fait environ dix ans que je travaille dans le cinéma. Au début, les portes étaient moins ouvertes pour un type comme moi, d'origine étrangère, même si je suis parisien. Aujourd'hui, il y a une nouvelle génération d'acteurs, de réalisateurs, ça bouge bien. Au début, j'ai pris des cours, rencontré des gens, ça c'est enchaîné. J'ai tourné dans des courts, puis des longs, "Malik le maudit, "Raï", "Coup de vice", entre autres. J'ai fait de la télévision, du théâtre aussi.Comment "Taxi" est-il arrivé dans votre vie ?J'ai débarqué à la production quand j'ai entendu qu'ils cherchaient des acteurs. Je ne crois pas qu'ils avaient pensé à moi. J'ai fait une improvisation, puis une autre, ça leur a peut-être plu, en tout cas, j'ai eu de la chance... Luc me connaissait un tout petit peu, j'avais tourné un petit truc dans "Leon", dix jours, une silhouette. Il avait été adorable à l'époque, il avait l'œil sur tout, et quand un truc n'allait pas sur mon costume, il venait s'en occuper lui même. Il nous parlait comme à de vrais acteurs, je me souviens qu'il me disait: "Elle te fait chier, la caméra? Et bien dis-le lui, qu'elle te fais chier!". Il était super gentil. J'en ai fait des tonnes, du coup, sur "Leon", je suis allé me mettre la tête dans un mur. Ce type te donne, donc, t'as envie de lui donner aussi. Pour "Taxi", Fred et moi, on a fait des essais avec Luc, on a attendu quinze jours, et puis un jour il a appelé en disant "Alors, tu le veux, le rôle?"C'est qui, Daniel?C'est un mec qui a du coeur, un fou de voiture, qui conduit son taxi comme une Formule 1. Un jour, il se retrouve obligé de faire équipe avec un flic, avec lequel il se lie d'amitié. Et Daniel, il est généreux, donc, il se retrouve dans des histoires pas possibles, des trucs dangereux, pour aider ce type qui est devenu son ami. Luc me répétait toujours: "C'est pas un crâneur, ni un frimeur, il est champion du monde, il le sait, il a rien à prouver à personne". Daniel, c'est un mec nature. Pas un rouleur de caisse. Et il est amoureux de la petite Lili, qui sait lui tenir tête.C'était un rôle difficile ?J'ai pas eu de gros soucis, car le rôle est assez proche de ce que je suis dans la vie, et puis on avait fait de très bonnes répétitions avec Luc avant le tournage. Il nous a fait tellement confiance en nous choisissant qu'il fallait être à la hauteur. Alors, on a bossé comme des fous. Je connaissais le scénario par cœur, dans tous les sens. Pendant le tournage à Marseille, le soir, on continuait à répéter avec Luc, dans sa chambre d'hôtel. Et sur le tournage, Gérard peaufinait tout ça en fonction de l'axe de caméra qu'il avait choisi. Les deux étaient très complémentaires, ça s'enchaînait bien.Vous connaissiez Frédéric Diefenthal?On se croisait dans des castings, on se connaissait un peu. Avec lui, le rapport est venu très vite. D'abord, c'est vrai que je suis un type ouvert, j'ai envie que tout se passe bien, et que tout le monde m'aime. Mais on s'est entendus très naturellement, sans doute parce que, lui aussi est proche de son rôle. Il est adorable, il fait les trucs à fond, mais tout ce qu'il touche, ça foire! Comme son personnage, Emilien. Dans la vie, c'est un type adorable, très pro, à qui il arrive toujours des tuiles: son portable marche pas, il paume son billet d'avion, etc... Il n'a pas la baraka, et en ça, Emilien lui ressemble. En plus, quand on est arrivé à Marseille, on a démarré avec Luc et Gérard Krawczyk, donc on a formé un duo tout de suite, pour le bien du film, et pour sauver notre peau !Quel genre de metteur en scène est Gérard Pirès ?Précis. Il a le film dans la tête, il sait de quoi il a besoin, et s'il l'obtient à la troisième prise, il ne va pas t'en demander vingt juste pour jouer au chef... Mais son truc, c'est la vitesse, les bagnoles. Sur le tournage, on le charriait, avec Fred, on disait:"...Et le césar de la meilleure interprétation est accordé à la 406!"Quel est le souvenir le plus fort que vous garderez du tournage ?Toute l'aventure était intimidante. Un gros film, un rôle en or, écrit par Besson, qui te fait répéter pour que tu sois vraiment bon, on était épuisé à force d'essayer tout le temps d'être au meilleur de ce qu'on pouvait faire. Mais je me souviens très bien d'un jour, à Marseille, j'ai débarqué sur le tournage, j'étais convoqué assez tard, et quand je suis arrivé, j'ai vu le Bd St Charles bloqué jusqu'à la Cannebière, des milliers de gens partout, des flics, les caméras, les bagnoles. Et dans le bagnoles, des types comme Schlesser, Jabouille, Ragniotti, les cascadeurs de Julienne, et là, j'ai eu un flash. Je me suis dit:" Mais dans quel film je suis? " Et d'un seul coup, je me le suis pris dans la figure. On peut dire qu'il y a eu des types balaise sur le film, des sacrés pros. Besson, Pirès, les pilotes...Si avec Fred, on a été à la hauteur de ce que ces mecs là ont fait, alors là, je crois qu'on a fait un bon film... -
Frédéric
DiefenthalComment êtes-vous devenu comédien ?Par hasard. J'ai arrêté mes études à quinze ans. J'avais un copain qui prenait des cours de théâtre. J'y suis allé un soir avec lui. Et après, ça m'a travaillé, alors j'y suis retourné. Je suis repassé trois fois devant sans même oser entrer! J'ai découvert que, dans ce métier, il faut travailler. Accepter ce qu'on est, se connaître assez pour donner à manger aux rôles qu'on vous donne, ne pas donner que ce qu'on est, chercher ailleurs. Ca fait sept ans que je travaille. J'ai tourné dans plusieurs courts-métrages, tout en tournant dans des longs, comme "Les gens normaux n'ont rien d'exceptionnel", "Douce France", "Capitaine Conan"... J'ai fait beaucoup de télévision, notamment plusieurs épisodes de la série "Le juge", j'ai fait du théâtre aussi. J'ai rencontré beaucoup de gens formidables, comme Laurence Ferrera Barbosa ou Claire Denis, mais c'est vrai que la rencontre avec Luc Besson, ca restera exceptionnel.
La première fois qu'on l'a vu, c'était à son hôtel à Paris, on savait pas encore si on allait être choisi, on est venu faire une improvisation, on était seuls avec lui, c'est lui qui nous filmait. Quand on est sorti, plusieurs heures plus tard, je me suis dit: "Quoi qu'il se passe après, j'ai vécu un sacré truc". J'étais vidé. Il nous avait fait tout donner. J'ai pris un sacré cours, ce jour là. Je dis pas ça pour faire de la lèche, mais il faut le dire, parce qu'on entend plein de conneries, et que les gens le connaissent pas. Luc, il aime vraiment les acteurs, il les connaît, il les respecte, et il sait leur sortir les tripes. Il sait prendre ce qu'on est capable de donner. Et ça c'est rare.Comment vous êtes-vous préparé, pour le film ?Au tout début, je me disais: bon, ici, c'est pas un film petit budget underground tranquille, ça va être gros! Mais t'essaye d'oublier ça. Et quand tu commences à tourner et que tu vois des gens se défoncer, les cascadeurs, les pilotes, les techniciens, tu te dis que toi, petit comédien, t'as intérêt à assurer ta scène. Avec Samy, notre devise sur chaque scène, c'était: "On la déchire, celle-là!" On n'avait pas le droit d'être tièdes ou moyens. Donc, de la première répétition au dernier jour, on a bossé, à fond. A part ça, on a fait les trucs de base. Samy est allé piloter, moi j'ai appris à tirer avec les flics.Comment décririez-vous Emilien?Il est toujours au premier degré. Même si tout foire, il y va à fond, il est sincère. Il y croit toujours, et du coup, quand il se plante, il est malheureux. Comme disait Luc: "C'est pas un rouleur de mécanique, mais c'est pas une victime non plus!" Il est sur le coup tout le temps, ,son enquête lui prend vraiment la tête. Il veut réussir à coincer le gang d'allemands, il veut conquérir Pétra, et c'est très dur...
J'ai tout de suite aimé ce rôle. Pour une fois qu'on ne me collait pas le rôle du voyou de service... J'ai trouvé Emilien attachant, j'avais vraiment envie de le défendre. Il est gaffeur, soupe au lait, ronchon, mais il y croit. Je suis assez comme lui dans la vie, je suis pas guignard, mais assez maladroit tout de même...C'est paralysant, de tenir un rôle important?Oui, mais il faut faire en sorte d'oublier ça, il ne faut surtout pas avoir la trouille, c'est négatif. Si t'as peur, t'es paralysé, et pour longtemps. Là,
on a plutôt eu un vrai bon trac. Surtout aux premières lectures, avec Luc, avant le tournage. On est allé répété chez lui, dans le Midi, et le trac était là, mais c'était énergisant, on avait l'adrénaline au maximum. En plus, on a beaucoup ri.Comment décririez-vous Gérard Pirès ?C'est un bosseur, qui se défonce pour obtenir ce qu'il veut, mais il ne se prend pas au sérieux, et il s'amusait comme un fou, avec les cascades et les bagnoles. C'est un pro, mais c'est aussi un vrai gamin !Quelle était l'ambiance sur le tournage ?Il y a eu une belle énergie sur le film. L'accident de Pirès, au début, c'était angoissant mais ça nous a dopé, c'était positif de ce point de vue là, tout le monde a eu envie de faire le maximum. L'équipe a été tout de suite très soudée. Et puis, avec Samy, il y avait un vrai respect entre nous. On a la même façon de travailler. Alors on a fait équipe, un vrai tandem, comme dans le film !C'est quoi l'esprit "Taxi" ?L'esprit "Taxi" c'est des mecs pas connus de moins de 30 ans qui défendent un gros film. C'est un scénario qui va à deux cent à l'heure, un film sympa, qui ne se la joue pas, mais où chacun y a cru et s'est arraché pour que le film soit encore meilleur.
Dans le scénario et dans le film, il y a un esprit BD, une BD réaliste. En cela, c'est proche de l'univers de Luc. Mais il y a aussi un mélange entre action et comédie, qui fait que le film roule à toute allure, et qu'on rigole bien. On a essayé de faire un film rapide, efficace et drôle. Alors, "Taxi", ça roule!
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Disponible en Coffret blu-ray
- Son : Français 5.1 DTS Master Audio / Français Stéreo
- Sous-titres : Anglais / Français sourds et malentendants
Bonus :
- EDITION ANNIVERSAIRE
- Journal de bord de 40 pages
- Making-of
- Un jeu de 8 photos de tournage
- Galerie photos
Disponible en VODTaxi / VOD
Sortie : le 08-04-2013
- Disponible en téléchargement sur Orange
- Disponible en téléchargement sur Canal Play
- Disponible en téléchargement sur SFR
- Son : Français 5.1 DTS Master Audio / Français Stéreo
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