New York. Une fillette de six ans disparaît. Six mois plus tard elle n'a toujours pas
été retrouvée.
Son père, William Keane, tente d'accepter sa disparition. Keane se lie d'amitié avec une mère
célibataire et sa petite fille. Leur cachant sa propre histoire, il tentera de prendre
un nouveau départ avec elles.
Avec : Damian Lewis, Amy Ryan
Fiche complèteKeane
Réalisateur : Lodge Kerrigan
Sortie en salle : 21-09-2005
Avec :
Damian Lewis, Amy Ryan
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Bande annonce
- 93 min
- Etats Unis
- 2004
- 1.85
- Dolby SRD
- Visa n°113.815
Synopsis
New York. Une fillette de six ans disparaît. Six mois plus tard elle n'a toujours pas
été retrouvée.
Son père, William Keane, tente d'accepter sa disparition. Keane se lie d'amitié avec une mère
célibataire et sa petite fille. Leur cachant sa propre histoire, il tentera de prendre
un nouveau départ avec elles.
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Fiche artistique
William Keane Damian Lewis
Lynn Bedik Amy Ryan
Kira Bedik Abigail Breslin
Michelle Tina Holmes
Guichetière 1 Liza Colon-Zayas
Guichetier 2 John Tormey
Voyageur Frank Wood
Contrôleur Ben Wheeler
Réceptionniste Christopher Evan Welch
Femme dans un magasin Yvette Mercedes
Barman Chris Bauer
Dealer Lev Gorn
Taxi 1 Alexander Robert Scott
Taxi 2 Phil McGlaston
Pompiste Ted Sod
Garagiste Stephen Henderson
Patron du garage Omar Rodriguez
Employé Sean Modica
Guichetière 3 Sharon Wilkins
Vendeuse de journaux Mellini Kantayya
Voyageur Brenda Denmark
Contrôleur 2 Ray Fitzgerald
Fiche techniqueRéalisation Lodge Kerrigan
Scénario Lodge Kerrigan
Producteurs Steven Soderbergh
Photo John Foster
Son Larry Blake
Décors Petra Barchi
Costumes Catherine George
Montage Andrew Hafitz
Casting Heidi Levitt
Coproducteurs Jenny Schweitzer
Une production Populist Pictures
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Lodge
KerriganAvec « Keane » avez-vous l'impression de poursuivre quelque chose amorcé dans « Clean, Shaven » et « Claire Dolan »?J'ai tendance à faire des films sur des gens en marge de la société qui n'aspirent qu'à vivre normalement, donc, en ce sens, oui, c'est un prolongement. Mais ma vision a évolué au fil des années et elle va continuer à évoluer, et en ce sens, chaque film est un nouveau départ.
Une chose que vous n'avez pas reprise, c'est la bande son extrêmement trafiquée de « Clean, Shaven ». Avez-vous l'impression d'avoir pris cette décision sciemment, ou vous êtes vous dit que vous aviez essayé cela et que vous vouliez passer à autre chose ?Je me suis rendu compte que dans « Clean, Shaven », je voulais souligner ce qu'était, à mes yeux, la vie d'un psychotique, ce que cela faisait d'être dans la peau de Winter. Je voulais que les spectateurs ressentent ce qu'il ressentait. Ce qui a rendu le film extrêmement subjectif. De plus, comme les hallucinations auditives sont le premier symptôme de la schizophrénie, je comptais sur la bande sonore pour participer à la construction de ce monde. Avec « Keane », je voulais que le public s'aligne émotionnellement sur le protagoniste, donc l'esthétique est moins subjective et plus basée sur le naturalisme et le réalisme, car je pensais que c'était ce qui aurait le maximum d'impact émotionnel.
Quelles décisions avez-vous prises au niveau du montage, des mouvements de caméra, etc… pour donner une impression de proximité et de compassion ?
Montrer « Keane » dans chaque plan du film, filmer caméra à la main dans plein de lieux publics, avec peu d'éclairage. On a beaucoup tourné en extérieur avec éclairage direct. Je voulais donner une impression de réalisme pour mieux souligner le fait que de telles personnes existent, qu'il y a des personnes malades, qui prennent peut-être des décisions à la moralité douteuse, mais restent des gens bien méritant notre compassion.Pensez-vous que le film penche vers le documentaire ?Dans une certaine mesure. Vous parliez du montage et des prises de vue, il n'y a pas de prise de vues traditionnelles, dans « Keane ». Tout est chorégraphié à l'intérieur de la scène. Le montage se faisait beaucoup au niveau du tournage. Quand montrer telle réaction, quand laisser un personnage pour passer à un autre, tous ces choix étaient planifiés à l'avance. Nous répétions pendant des heures avant d'allumer la caméra.
Vous répétiez le jour même, puis vous allumiez la caméra ?Oui. Mais nous avons eu de nombreuses répétitions en pré-production et nous avons eu la chance de pouvoir répéter sur les lieux de tournage, ce qui est inestimable. Pendant le tournage, nous avons eu des heures de répétition. D'une part, pour s'assurer que la chorégraphie de la caméra marchait correctement, car on n'est pas à l'abri d'un problème de cadre. D'autre part, pour des raisons de performance d'acteurs. Il faut attendre le moment où l'acteur a trouvé le bon ton. Cela peut prendre du temps, car les acteurs, comme tout le monde, ont chacun leur rythme.
Aviez-vous une grosse équipe ? Je pense en particulier aux scènes dans la gare routière de Port Authority.Nous avons tourné avec une équipe réduite de machinos et d'électros, mais à part cela, nous avions une équipe standard pour New York. Mais l’équipe était extrêmement compétente et d’un grand soutien pour les scènes dans les lieux publics. Ils quittaient le plateau quand on n’avait pas besoin d’eux. Quand vous tournez dans un lieu public, vous voulez être aussi discret que possible, donc vous voulez le moins de personnes possible sur le plateau.
Pensez-vous que cette tension, entre ce qui est maîtrisé et ce qui est spontané, se retrouve dans le film ?Je n’en sais rien. Je l’espère. Je cherchais simplement à donner du réalisme, mais cela a certainement créé une tension réelle. Nous avons beaucoup tourné dans la gare routière de Port Authority à New York. C’est un lieu public. On ne pouvait pas fermer la gare. Pendant qu’on tournait, les bus arrivaient et des centaines de personnes traversaient la gare, à n’importe quel moment. Cela a forcément augmenté la tension, mais aussi la concentration de l’équipe et des acteurs.
J’ai tourné dans ces lieux pour obtenir un certain réalisme. Je voulais tourner dans des lieux publics parce que c’est plus réel pour tout le monde, pour les acteurs comme pour l’équipe. L’énergie dégagée par tout le monde sur le plateau augmente le réalisme. Mais, en même temps, je pense que pour obtenir une chose, il faut pouvoir la contrôler. Par exemple, la performance de Damian Lewis est extrêmement maîtrisée.Avez-vous l’impression d’être influencé par Mike Leigh ou d’autres personnes de la même trempe ?Oui. Mike Leigh et Ken Loach, entre autres. Mais pas tant en termes de méthodes de travail. C'est surtout qu’ils ont beaucoup de compassion pour les êtres humains et ils n’ont pas peur de montrer les défauts et les faiblesses inhérents à chacun de nous. Dans un grand nombre de réalisations, on essaie de créer des personnages complètement reconnaissables, donc tout ce qui peut empêcher le public de s’identifier à eux est retiré. Les personnages sont idéalisés et donc moins complexes et moins intéressants.
Pensez-vous avoir la même sensibilité visuelle dans vos trois films ?Je trouve que les trois sont tous très différents. Je pense que « Keane » tire plus vers le réalisme et le naturalisme, alors que « Claire Dolan » est très stylisé et tout y était très contrôlé. On n’y trouvait pas de scènes filmées dans des lieux publics. A cet égard, c’est très différent. Je n’ai pas l’impression d’avoir un style particulier. A chaque fois que je tourne un film, j’essaie de trouver un style propre à ce film.
Dans « Keane », la photographie ne contient pas beaucoup de couleurs chaudes, le décor n’est pas chaleureux. Les personnages qui traversent le film sont aussi isolés, ils ont très peu de soutien. Mais je pense qu’il y a aussi beaucoup d’amour et de compassion entre les personnages, tout particulièrement entre Keane et Kira, la petite fille. Et je pense que cela se perçoit. Mais si tous les éléments tendent vers la même direction, je pense qu'ils perdent de leur force et cela rend moins l'effet souhaité. Je pensais que ce serait plus efficace de montrer le chagrin et le deuil de Keane pour sa fille kidnappée, ainsi que l'amour qu'il ressent pour Kira dans un monde où ils sont à l'écart, et dans lequel ils trouvent très peu de chaleur.En plus d'être en marge de la société, les personnages de « Keane » sont pauvres. Vouliez-vous faire ressortir l'inégalité des classes sociales face à la maladie mentale ?La maladie mentale en tant que telle, non. Pour moi, le vrai problème, c'est le nombre incroyable de pauvres aux USA, et cela prend en compte les personnes souffrant de maladies mentales, mais ne s'y limite pas. Tout le monde le sait, mais en tant que société, nous refusons de l'affronter. Je vis à New York. Cette ville a été nettoyée, sous Giuliani et Bloomberg, pour attirer le monde des affaires et le tourisme, ce qui est une bonne chose, d'un certain côté. Mais de l'autre, c'est très néfaste et préjudiciable car les SDF, parmi lesquels on trouve des malades mentaux, sont déplacés et mis de côté.
Dans « Keane », c'est comme si l'une des conséquences de la maladie mentale était la marginalisation. Et le personnage entre en contact avec une personne marginalisée pour des raisons économiques.Ma seule hésitation, c'est que je ne veux en aucun cas généraliser. Maintenant, si vous souffrez de maladie mentale et dans ce cas précis, la schizophrénie, la maladie se déclare généralement très tôt, à la fin de l'adolescence ou vers 20 ans. Très vite, vous êtes handicapé et vous avez du mal à gagner de l'argent. A cet égard, oui, les gens qui ont une maladie mentale s'enfoncent dans la pauvreté. Bien sûr, il y a des exceptions. Il y a des personnes malades qui appartiennent à des familles de classe moyenne, qui sont soutenus financièrement par leur famille et qui ont une bonne couverture médicale.
Vous avez préféré ne pas explorer cet angle-là, mais celui d'un homme pauvre…En effet. Si vous êtes pauvre et que vous souffrez de maladie mentale, que faites-vous ? Et si en plus, vous êtes SDF ? Où est l'aide ? Dans les années 60, il y a eu une grande vague de fermeture d'hôpitaux psychiatriques, dont les patients se sont retrouvés à la rue. Notre société est structurée de telle manière qu'une certaine partie de notre population va en payer les conséquences, encore et toujours. En plus d'être pauvres, les gens qui souffrent de maladie mentale en subissent les conséquences. Je ne me lance pas de fleur. C'est juste un sujet qui me tient à cœur et je veux en parler. Je ne suis pas le premier à le faire, Je n'explore rien de nouveau. Je me dis juste qu'au lieu de critiquer, nous devrions faire preuve de compassion. Dans les médias, à longueur d'années, les personnes souffrant de maladie mentales sont montrées comme des gens violents, dangereux. Statistiquement, elles ne sont pas plus violentes que n'importe qui d'autre. Pourtant, dès que vous lisez un article sur un malade, c'est toujours en relation avec un crime. Pourquoi n'écrivons-nous pas des histoires qui ne sont pas liées à un crime, à la violence ? Forcément, cela crée des préjugés. A ma façon, j'essaie de lutter contre cela.
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Critiques
- Un cinéma total. Admirable.
Positif - Un film qui tient à la fois de la tragédie et du thriller, dans lequel l'acteur Damian Lewis, hypnotisant, occupe tout l'espace, .
Le Monde - Un film beau, simple, évident et terrible.
Première - Un cinéaste intègre et intense au parcours sans faute
Les Inrocks - D'une maîtrise saisissante, Keane est servi par la composition sidérante de Damian Lewis. La réflexion est proche de celle des frères Dardenne, et le filmage fait penser souvent à celui de Rosetta. Un grand et beau film.
Le Nouvel Observateur - Poignant. Une interprétation magistrale.
ELLE - Un film rare qui vaut pour la finesse de son écriture, sa singularité et son authenticité. Un brillant portrait et un témoignage bouleversant.
L'Humanité - Un voyage subjectif et intense.
Brazil
- Un cinéma total. Admirable.
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Récompenses
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En Sélection - Un Certain Regard -
Festival de Deauville 2005
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