Un vieil homme, survivant de l'Holocauste, parcourt les Etats-Unis pour se venger d'un passé qu'il ne cesse d'oublier.
Remember
Réalisateur : Atom Egoyan
Sortie en salle : 23-03-2016
Avec :
Chistopher Plummer, Martin Landau
Voir tous les acteurs
Bande annonce
- 95 min
- Canada
- 2015
- 1.85
- 5.1
- Visa n°143.695
Synopsis
Un vieil homme, survivant de l'Holocauste, parcourt les Etats-Unis pour se venger d'un passé qu'il ne cesse d'oublier.
Critiques presse
Remarquable : Le JDD
Stimulant et passionnant : Studio Cine Live
Un thriller de la mémoire : Positif
Inoubliable : Rolling Stone
Crédits du film : © 2015 Serendipity Point Films Inc. / Egoli Tossell Film New GmgH
-
Fiche artistique
Zev Guttman Chistopher Plummer
Max Zucker Martin Landau
Rudy Kurlander # 1 Bruno Ganz
Rudy Kurlander # 4 Jürgen Prochnow
Rudy Kurlander # 2 Heinz Lieven
John Kurlander # 3 Dean Norris
Charles Guttman Henry Czerny
Fiche techniqueRéalisateur Atom Egoyan
Scénariste Benjamin August
Casting John Buchan et Jason Knight
Musique Mychael Danna
Image Paul Sarossy
Costumes Debra Hanson
Décors Matthew Davies
Montage Christopher Donaldson
Producteurs Robert Lantos & Ari Lantos
Coproducteurs Serendipity Point Films
-
-
Atom Egoyan
Ce film semble connecté à vos premiers longs métrages.C’est parce que dans ces films, je pense surtout à « Next of Kin » et « Family Viewing », je filmais caméra à l’épaule. J’étais obsédé par cette idée qu’un personnage central manquait dans la vie de ces personnages. Dans « Family Viewing », c’est la mère qui est absente, dans « Next of Kin », c’est le fils. Dans « Remember », c’est l’épouse du personnage principal qui n’est plus là. Dès qu’il se réveille, il pense à elle. Donc, j’ai imaginé que la caméra devrait représenter l’esprit de sa femme qui le regarde faire. Cela a nourri ma démarche et rendait le film plus direct. Je ne suis pas en train d‘observer le personnage de mon point de vue, c’est un personnage, absent, qui le regarde. Je trouvais ça excitant à faire, surtout que cela faisait longtemps que je n’avais pas utilisé de caméra à l’épaule. En revanche, pour le personnage que joue Martin Landau, tout est posé, contrôlé, rigide, cadré.
Ce film touche aussi à mes thèmes de prédilection : comment gérer le traumatisme, la mémoire ? Mais ici, le personnage principal n’est pas conscient de toutes ces choses, à cause de sa maladie, il est contrôlé de loin, comme une marionnette. Il réagit à ce qu’il apprend, mais cela ne vient pas de l’intérieur de son âme. Il est tout le temps, uniquement dans le présent. Le passé ne l’encombre pas puisqu’il ne s’en souvient pas.
Vous avez beaucoup étudié sa condition ?A première vue, on croit qu’il souffre simplement d’Alzheimer. En réalité, on découvrira à la fin qu’il souffre avant tout d’avoir étouffé sa mémoire. Il est comme doublement traumatisé. Comment effacer le sens qu’on a de soi-même ? C’est très différent du personnage final, qui est un homme tout à fait lucide, qui a fait de sa vie un camouflage. C’est quelque chose que des spécialistes nous ont expliqué très précisément, pour que nous comprenions quelle logique sous-tendait l’histoire de chaque personnage.Vous avez filmé une sorte de road-movie ?Exactement, très simplement. Mais ce que je filme du voyage reste simple, fonctionnel. Ce n’est pas « Nebraska », ce périple luxuriant, c’est même le contraire. Le seul paysage qui m’intéresse, c’est le visage de Christopher Plummer. Les lieux qu’il traverse, je les montre, mais ils ne sont pas importants. Le territoire du film, c’est son visage. Il a une texture, une profondeur hors normes. Je n’ai pas cherché à rendre son visage romantique, je l’ai simplement montré tel qu’il est : marqué par la vie.Comment avez-vous choisi votre casting ?J’avais déjà travaillé avec C. Plummer et M. Landau. Dès la lecture, j’ai pensé à eux. J’ai eu plus de mal à trouver des acteurs allemands de la même génération. Il fallait qu’on croie qu’ils vivaient depuis longtemps aux Etats-Unis, ce qui limitait le choix. Hardy Kruger n’a pas voulu le faire, puis Maximilian Schell est décédé. Je pensais à Gunther Lambrecht, l’acteur de Fassbinder, mais son anglais n’était pas assez bon. Jürgen Prochnow et Bruno Ganz étaient plus jeunes que je ne le souhaitais, mais ils étaient les seules alternatives possibles. Encore fallait-il que Ganz accepte un rôle aussi court, ce qu’il ne fait jamais. Mais je suis allé le voir à Munich, il a accepté, il est venu tourner une journée, et ce fut surréaliste.
En 1978, à Toronto, j’avais vu un film d’Anthony Hickox « La conséquence » c’était un des premiers films allemands que je voyais, et Jürgen Prochnow y jouait un personnage gay bouleversant. Bien sûr, ensuite, il y a eu « Das Boot », et plein d’autres films, mais c’est surtout ce film qui m’a conduit vers lui.
Vous attendez des acteurs qu’ils s’adaptent à votre façon de travailler, ou est-ce vous qui vous adaptez à la leur ?Il faut toujours essayer de s’adapter à l’acteur, afin de trouver une façon de travailler qui lui convienne, et qui soit bonne pour le film. Dans le cas de Christopher Plummer, une journée de tournage sur « Ararat » m’avait permis de connaître sa façon de fonctionner.
Il arrive sur le tournage, on fait une prise, il est formidable, je dis « Formidable, on la refait ». Il me regarde et dit : « Pourquoi ? » Aucun acteur ne m’avait jamais demandé ça. Il ajoute : « Elle t’a plu, cette prise ? Tu veux que je fasse quelque chose différemment ? » « Non ». « Alors, pourquoi la refaire ? » Je dis : « Je sais pas, par sécurité ». Il répond : « Le film est couvert par une assurance, s’il y a un souci, l’assurance paiera un nouveau tournage, alors pourquoi ne pas aller de l’avant et tourner le plan suivant ? ». Voilà. Avec Christopher, on se voit, on parle du personnage, il prépare, il travaille, et quand il arrive, il est prêt. Sur ce film, il fallait aussi gérer l’énergie d’acteurs qui sont âgés. Christopher m’avait dit : « Je suis meilleur avant le déjeuner, alors essaye de mettre les scènes compliquées le matin ». On a fait le plan de travail en conséquence. L’essentiel, pour moi, c’est que les acteurs soient excités à l’idée du plan qu’ils vont tourner. J’essaye de rendre ça intéressant pour eux, de leur expliquer, par exemple, pourquoi le plan suivant sera plus long. J’essaye de les mobiliser, de les impliquer à la fabrication du plan.
« Remember » aborde des thèmes universels, mais c’est un film plus petit que vos films précédents. Vous en aviez conscience ?Je sortais de trois films que j’avais réalisés l’un après l’autre et de trois opéras que j’ai mis en scène durant la même période. Donc j’étais ravi, surtout après « Captives » qui est un film compliqué et ambitieux, de faire un film qui soit simple, dans lequel je n’avais qu’à suivre le scénario. J’allais du point A au point B en sachant que le montage n’y changerait rien. J’ai aimé cette simplicité, durant le tournage. Je ne sais pas si je serais capable d’écrire un scénario aussi linéaire. Alors je suis assez fier d’être resté fidèle à la simplicité du propos. -
Notes de
production RememberLe sujetLa Seconde Guerre Mondiale s’est terminée il y a 70 ans. Pour raconter l’histoire de « Remember » en gardant toute sa tension, pour la voir se déployer autour du personnage de Zev, il fallait que l’histoire se déroule entièrement de nos jours. Atom Egoyan explique : « Il aurait été impossible de raconter cette histoire à une autre période qu’aujourd’hui. Les tentatives pour poursuivre en justice les criminels de guerre vivant encore en Europe ou aux Etats-Unis échouent de plus en plus car les accusés meurent avant la fin du processus judiciaire. Quand un homme de 90 ans découvre que le nazi du camp de concentration d’Auschwitz qui a tué sa famille vit toujours aux Etats-Unis, il décide d’agir seul parce qu’il sait qu’une procédure judiciaire n’aboutirait pas. Cet homme rassemble ce qui lui reste d’énergie et, guidé par son meilleur ami et malgré sa mémoire défaillante, se jette dans un acte de vengeance hautement symbolique. C’est une histoire terrifiante et originale, avec des personnages comme je n’en ai jamais vu. J’ai réalisé quinze longs-métrages. Il y a très peu de mes films dont je n’ai pas écrit les scénarios. Il me semble que Benjamin August a réussi à parler de notre relation à l’horreur d’une manière unique. Son scénario est limpide, il est facile de nous identifier, et en même temps, il contient beaucoup de complexité et d’interprétations possibles ».Christopher PlummerAtom Egoyan a toujours été un grand admirateur du travail de Christopher Plummer : « J’ai été le voir dans toutes ses pièces de théâtre, à Stratford et à Broadway et j’ai lu deux fois son autobiographie « In spite of myself », au point que je peux lui raconter des anecdotes sur sa propre vie qu’il a oubliées ! »
En plus de sa carrière exceptionnelle, Christopher Plummer a une personnalité unique. Atom Egoyan raconte : « Lors d’une visite chez lui, il y plusieurs mois de cela, c’était le matin et Christopher sortait de sa douche. Il avait les cheveux mouillés et coiffés en arrière. Je lui ai dit que c’était exactement comme cela qu’il serait dans le film, parce que cela changeait radicalement du Christopher Plummer que l’on avait l’habitude de voir. C’est ainsi qu’a débuté notre collaboration pour construire le personnage de Zev ».
« C’est un personnage différent de ceux interprétés par Christopher auparavant » détaille Atom Egoyan. « Son interprétation est très naturelle et pourtant il y a quelque chose de si peu naturel dans la condition de son personnage. La tension provoque une alchimie particulière que Christopher arrive à exploiter de manière très fine. Christopher est une machine à jouer. Il est non seulement un des acteurs les plus subtils au monde mais il a aussi beaucoup d’endurance. Sa vitalité est une des raisons pour laquelle vous pouvez toujours le voir jouer le Roi Lear ou Prospero. Ces rôles sont tout à fait à sa portée. C’est une force de la nature ».
« J’ai trouvé ce scénario fantastique : singulier, choquant, intense et écrit de manière très tendue » explique Christopher Plummer. « C’était un scénario très original et un rôle extraordinaire : complètement différent de ce que j’avais fait auparavant. Alors j’ai mordu à l’hameçon. J’ai été attiré par le mystère de cet homme, son humanité, ses démons, qui sont censés être hors de contrôle la plupart du temps, car il est atteint de pertes de mémoire. A cause de ces pertes de mémoire, cela traverse tout le film. C’était d’une part très intéressant à jouer, et en plus, c’était un vrai challenge ! Et puis le mystère du film et son suspense sont fantastiques : c’est un thriller incroyable ».
Le personnage de Zev peut sembler restreint par ses difficultés à se mouvoir, ses pertes de mémoire ou sa peur de la confrontation. Mais pour Christopher Plummer, ce n’est qu’une partie du personnage. « Zev m’a donné aussi une liberté qui n’a rien à voir avec les dialogues tel qu’ils sont écrits. Tout est entre les lignes : les motivations, les intentions et les mobiles. D’une certaine manière, en tant qu’acteur, vous jouez « contre » les dialogues tout le temps, et c’est sensationnel. J’adore ça ».
L’attrait du film pour Christopher Plummer ne s’est pas limité au personnage. « J’ai aussi accepté à cause d’Atom Egoyan, parce que j’avais besoin d’un ami qui m’accompagne sur ce projet. C’était une expérience très difficile mais c’était merveilleux de travailler de nouveau avec lui. Il est très intelligent et il m’a été d’une grande aide. Il me rappelait toujours de ralentir, de ne pas me déplacer trop vite. Voyez-vous, je suis tellement âgé que je pense que je dois me déplacer plus vite que tous les autres. C’est ce que vous ressentez quand vous êtes vieux comme moi ». Alors il me disait : « Non, non, non ! En fait tu es tellement vieux que tu ne peux pas te mouvoir rapidement ». Et en plus, comme le personnage est allemand, il doit avoir un accent très léger mais toujours perceptible. C’est sur des petites choses comme cela qu’il a été d’une aide inestimable. J’adore Atom Egoyan et je ne sais pas ce que j’aurais fait sans lui ».
Martin Landau28 ans avant de réaliser « Remember », sur le plateau de l’émission « Alfred Hitchcock présente », Atom Egoyan, alors âgé d’une vingtaine d’années, dirigeait Martin Landau qui, déjà à l’époque, le décrivait comme « un vieux routier ». Ils sont amis depuis cette époque. « J’ai toujours aimé la manière dont il réfléchissait » dit Martin Landau. « Nous souhaitions retravailler ensemble, et cela a pris presque 30 ans, mais c’est enfin arrivé et nous avons passé de très bons moments sur ce tournage ».
Martin Landau joue le personnage de Max, cloué à son fauteuil roulant. Tandis que la conscience de Zev lui joue des tours, l’esprit de Max est tranchant comme un rasoir. Max et Zev forment une véritable équipe, même s’ils évoluent loin l’un de l’autre. Leur quête a été soigneusement préparée, dans les moindres détails, grâce aux instructions de Max, suivies à la lettre par Zev. « J’aime les personnages avec des buts et des raisons d’être » explique Martin Landau « et j’aime les scénarios qui sont intelligents. « Remember » rassemble toutes ces qualités. A mon âge, c’est inestimable de pouvoir jouer des personnages qui ont de la consistance et des motivations fortes ».
Dean NorrisLe choix de Dean Norris pour jouer John Kurlander était une idée d’Atom Egoyan. Son personnage est à l’image du film, faussement simple et il évolue de façon totalement imprévisible. La clef de la réussite tient dans son interprétation. Le Kurlander interprété par Dean Norris est présent « presque quinze minutes dans le film » détaille Atom Egoyan. « Entre Zev et John, il y a beaucoup de supposition sur ce que chacun est censé représenter pour l’autre, jusqu’à ce que les choses entre eux deviennent incontrôlables. On pense qu’il existe une réelle connexion entre eux, alors que cela débouche sur autre chose, cela demandait donc deux interprétations complètement accordées, chacun s’adaptant à ce que l’autre lui donne. Ce passage est au centre du film et cela a été une bénédiction ».
Pour Dean Norris ces scènes, furent « un pur bonheur d’acteur. Mon personnage vient de perdre son père et il est facile de s’imaginer qu’il puisse prendre le personnage joué par Christopher Plummer, Zev, comme une image de son père ou qu’il puisse avoir envie de parler à quelqu’un du même âge. Partant de là, il s’agissait pour moi de jouer avec Christopher Plummer, de regarder ce qu’il faisait, d’être présent dans chaque scène et de réagir à ce qu’il apportait. C’était fantastique de pouvoir faire cela. J’étais au paradis ! ».
Les autres Rudy KurlanderBruno Ganz, Jürgen Prochnow et Heinz Lieven interprètent tous un personnage nommé Rudy Kurlander. Chacun d’entre eux est plus jeune que le personnage qu’ils jouent, comme ils l’ont fait remarquer à Egoyan lors de la préparation du film. Deux des acteurs, Bruno Ganz et Jürgen Prochnow sont nés en 1941 et n’ont donc que des souvenirs flous des dernières années de la Seconde Guerre Mondiale. « Il me semble que, d’une certaine façon, nous sommes la dernière génération qui a le droit d’interpréter ce type de personnages » remarque Jürgen Prochnow. « Nous avons grandi après la guerre avec tout ce que cela suppose, dans les ruines et les décombres, à Berlin. Nous avons connu la faim, nous étions malades et, en tant qu’enfant, nous posions toutes sortes de questions à nos parents : que s’est-il passé ? Comment cela a-t-il pu se passer ? C’est aussi la raison pour laquelle j’avais envie de faire partie de ce projet ».
« Il ne reste plus beaucoup de témoins vivants » affirme Bruno Ganz, parlant de l’importance de faire un film comme « Remember ». « Dans quelques années, il ne restera plus personne. Il existe une grande différence entre parler à quelqu’un qui a été témoin de l’Holocauste et voir des films ou lire des livres traitant de ce sujet. Mais je crois que si nous voulons véritablement nous en rappeler, en en gardant la mémoire vivante en chacun de nous, alors il nous faut faire des films sur ce sujet ».
-
-
-
-
Critiques
- Remarquable
Le JDD - Stimulant et passionnant
Studio Cine Live - Un thriller de la mémoire
Positif - Inoubliable
Rolling Stone
- Remarquable
-
Récompenses
-
Mostra de Venise 2015
En Compétition
-
Mostra de Venise 2015
-
Disponible en DVD
- : 90 min
- Format image : 1.85
- Langue : Anglais 5.1
- Sous-titres : Français
Bonus :
- Bande-annonce
Disponible en VODRemember / VOD
Sortie : le 06-09-2016
- Disponible en téléchargement sur UniversCine
- Disponible en téléchargement sur CanalPlay
- Disponible en téléchargement sur Orange
- Disponible en téléchargement sur iTunes
- Disponible en téléchargement sur VideoFutur
- Disponible en téléchargement sur TF1VOD
- : 90 min
-
Comédie dramatique
VivaA Cuba, un jeune homme qui coiffe les perruques d'artistes travestis, rêve de chanter dans leur cabaret. Mais son père, qui sort de priso... -
Historique
Fritz Bauer, un héros allemandPour sauver son pays, il faut savoir le trahir En 1957, le juge Fritz Bauer apprend qu'Adolf Eichmann se cache à Buenos Aires et rê... -
Comédie dramatique
Mr. HolmesSherlock Holmes prend enfin sa retraite, décidé à résoudre une affaire ancienne qui le concerne directement... -
Comédie dramatique
Déesses indiennes en colèreElles sont actives, indépendantes et libres. Des femmes indiennes d'aujourd'hui. Réunies à Goa pour huit jours, elles se raconten...