Grégori est à la tête d'une communauté protégée du monde qui abrite des femmes et leurs enfants.
Parmi eux, Alexandre, 11 ans, a grandi en voyant le monde à travers les yeux de Grégori.
Mais des événements inattendus vont l'amener à penser par lui-même.
Avec : Vincent Cassel, Jeremy Chabriel
Fiche complètePartisan
Réalisateur : Ariel Kleiman
Sortie en salle : 06-05-2015
Avec :
Vincent Cassel, Jeremy Chabriel
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Bande annonce
- 98 min
- Australie
- 2015
- 2.40
- 5.1
- Visa n°142.205
Synopsis
Grégori est à la tête d'une communauté protégée du monde qui abrite des femmes et leurs enfants.
Parmi eux, Alexandre, 11 ans, a grandi en voyant le monde à travers les yeux de Grégori.
Mais des événements inattendus vont l'amener à penser par lui-même.
Crédits du film : © 2013 Warp Films Australia, Screen Australia et Film Victoria
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Fiche technique
Réalisation Ariel Kleiman
Scénario Ariel Kleiman
Assistant réalisateur Nathan Croft Image
Montage Jack Hutchings
Musique originale Daniel Lopatin
Costumes Maria Pattison
Coiffure et maquillage Angela Conte
Décors Steven Jones-Evans Apdg
Producteurs exécutifs Nigel Williams
Produit par Anna McLeish
Producteurs Warp Films Australia
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Note
d'intention PartisanAriel Kleiman (Réalisateur et scénariste)“ Je n'ai jamais vraiment cherché à savoir pourquoi j'avais envie de raconter telle ou telle histoire. J'ai toujours plutôt marché à l'instinct. Mais quand j'y pense, je me rends compte que toutes mes histoires sont déclenchées par une image surréaliste.
Début 2010, j'ai lu un grand reportage dans le NewYork Times sur les enfants tueurs en Colombie, les «sicarios». Si terrifiantes aient été les histoires de ces gamins, ce qui s'est incrusté dans mon esprit sans que je sache bien pourquoi, c'est l'image d'un enfant en train d'abattre un homme. Et un jour, je suis tombé par hasard sur une citation de l'un de mes cinéastes fétiches, Luis Buñuel. Le maître du surréalisme disait en substance que pour lui, l'image la plus surréaliste qui s'imposait à lui était celle d'un homme en tuant un autre.
C'était une pensée toute simple, mais plus j'y réfléchissais, plus je ressentais le besoin de faire un film à partir de cette réaction viscérale. Je savais que je ne voulais pas faire une histoire spécifiquement sur les gangs d'enfants en Colombie ; je ne voulais parler ni de la drogue ni des facteurs économiques, sociaux et politiques qui imprègnent cette réalité. J'avais envie de raconter une histoire toute simple, humaine. Une histoire universelle, de l'ordre du mythe, sur le lien entre enfants et adultes, sur la façon dont les adultes transmettent à leurs enfants leur vision du monde. Une histoire sur la puissance de l'indépendance d'esprit, et sur le drame que peuvent vivre des enfants qu'on ne laisse pas regarder le monde avec clairvoyance et optimisme.
“ Je n'ai jamais vraiment cherché à savoir pourquoi j'avais envie de raconter telle ou telle histoire. J'ai toujours plutôt marché à l'instinct. Mais quand j'y pense, je me rends compte que toutes mes histoires sont déclenchées par une image surréaliste.
Début 2010, j'ai lu un grand reportage dans le NewYork Times sur les enfants tueurs en Colombie, les «sicarios». Si terrifiantes aient été les histoires de ces gamins, ce qui s'est incrusté dans mon esprit sans que je sache bien pourquoi, c'est l'image d'un enfant en train d'abattre un homme. Et un jour, je suis tombé par hasard sur une citation de l'un de mes cinéastes fétiches, Luis Buñuel. Le maître du surréalisme disait en substance que pour lui, l'image la plus surréaliste qui s'imposait à lui était celle d'un homme en tuant un autre.
C'était une pensée toute simple, mais plus j'y réfléchissais, plus je ressentais le besoin de faire un film à partir de cette réaction viscérale. Je savais que je ne voulais pas faire une histoire spécifiquement sur les gangs d'enfants en Colombie ; je ne voulais parler ni de la drogue ni des facteurs économiques, sociaux et politiques qui imprègnent cette réalité. J'avais envie de raconter une histoire toute simple, humaine. Une histoire universelle, de l'ordre du mythe, sur le lien entre enfants et adultes, sur la façon dont les adultes transmettent à leurs enfants leur vision du monde. Une histoire sur la puissance de l'indépendance d'esprit, et sur le drame que peuvent vivre des enfants qu'on ne laisse pas regarder le monde avec clairvoyance et optimisme.
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Ariel
KleimanIl doit être très différent de faire un court- métrage, où l'on peut passer de l'écriture à la production relativement rapidement, et de réaliser un long, qui nécessite plusieurs années. Quand on a l'expérience de satisfactions plus immédiates, n'est-il pas difficile d'accompagner un projet qui exige tant de temps ? Ou, étiez-vous simplement plein d'enthousiasme ?Quand on se met au cinéma, on a dès le départ le long métrage en ligne de mire. Mais en la matière, l'enthousiasme n'aide pas beaucoup. En fait, je crois que le plus difficile, c'est de tenir sur la durée. Parce qu'un long métrage, c'est littéralement 50 ou 100 fois plus de temps [qu'un court]. Et l'endurance, c'est une chose à laquelle on n'est pas forcément préparé.Ne serait-ce que pour éviter un certain engourdissement, vous avez sûrement été tenté, au bout d'un an, de passer à autre chose. Quand on pense au temps que ça prend, il faut vraiment aimer son histoire.Eh bien, heureusement, j'adorais cette histoire, et je n'étais pas le seul. Je ne me suis pas lassé, je n'ai pas saturé, mais j'ai dû lutter, tout le temps, pour garder ma fraîcheur, pour observer et analyser avec un œil toujours neuf et sincère.Entre le projet tel que vous l'avez pensé au départ et ce qu'il est devenu, l'évolution a-t- elle été importante ? Est-ce votre vision initiale qui vous a guidé, ou avez-vous trouvé votre chemin au fur et à mesure ?Il n'y a pas longtemps, j'ai relu le synopsis que j'avais rédigé au tout début, et les choses ont étonnamment peu changé. Dans leur tonalité, l'histoire et les personnages sont très proches de ce qu'on avait en tête au départ. Bien sûr, entre-temps, il y a eu des millions de surprises, de changements et de détours, mais pour l'essentiel, le film est très proche de l'idée initiale.Comment avez-vous fait pour préserver cette vision de départ ?Ce qui nous a pris le plus de temps, sur ce film, c'est l'écriture du scénario : environ trois ans et demi pour obtenir un scénario archi-détaillé, presque un roman. Beaucoup de gens ont été gênés par cet aspect, mais beaucoup d'autres ont apprécié. Comme le film a une ambiance très forte, cela permettait de faire ressentir la tonalité qui allait s'imposer. J'ai écrit avec ma compagne, Sarah Cyngler, qui s'est aussi occupée des costumes et des décors – comme pour nos courts-métrages. Le scénario comportait donc pas mal de précisions sur l'environnement visuel. En fait, c'était un peu notre bible, on s'y reportait tout le temps.Tous ceux qui ont participé au film ont lu le scénario, et quand ils accrochaient, ils accrochaient vraiment et, surtout, ils savaient à quoi s'attendre.
Plus qu'un scénario, vous avez donc élaboré une bible, comme vous dites, de ce que devait être le film sur les plans visuel et émotionnel.En réalité, il s'est agi autant d'apprendre à écrire un scénario [rires] que de créer un monde à partir de presque rien. Un monde façonné par le personnage principal. On est entré dans l'esprit de ce type pour créer sa réalité à lui. Tout ce qu'on voit à l'écran a été dicté par le personnage principal.Le lieu de tournage, vous l'avez trouvé, ou créé aussi ?Il nous fallait un immeuble en U avec une cour intérieure, des bâtiments qui forment une enceinte où habiteraient les gens et une cour comme espace collectif. C'est un agencement qui sépare du reste du monde, une architecture qui est, je crois, assez répandue en Europe, en particulier en Europe de l'Est. J'ai pas mal voyagé là-bas, et mes parents ont grandi dans ce type d'ensembles. Dès le départ, cela m'a aidé à penser la manière dont ces gens vivaient, dont ils parvenaient à ériger une barrière entre eux et les autres. Le plus difficile a été de trouver cette architecture à Melbourne, où toutes ces scènes ont été tournées.Brejnev ou Krouchtchev auraient-ils fait construire des immeubles de ce genre à Melbourne ?Ça aurait arrangé mes affaires. Enfin, au final, on a eu de la chance. Si on n'avait pas trouvé cet endroit, je ne sais pas où on aurait pu tourner. Avec mon précédent court-métrage, tourné dans un sous- marin, j'avais eu un peu la même impression : si on n'avait pas trouvé ce sous-marin, je ne pense pas que j'aurais pu faire le film. Alors cela semble peut-être étrange, mais si on n'avait pas trouvé cette construction, je ne sais pas comment on aurait pu créer [le film]. En fait, c'est un foyer pour vieux messieurs dans la banlieue de Melbourne. Avant, l'endroit accueillait de jeunes délinquants, et il a été récemment racheté et restauré par une exploitation viticole, qui a laissé l'un des bâtiments tel quel, inchangé. C'était vraiment une aubaine. Presque toutes les scènes en intérieur ont été tournées là- bas. Il n'y avait que des murs vides, on n'a eu qu'à remplir.Combien de temps avez-vous « rempli » ces murs avec ce que vous aviez si minutieusement préparé ?On a mis environ quatre semaines à monter les décors, et on a tourné pendant cinq semaines à Melbourne, plus une semaine à l'étranger pour les extérieurs.Ce type de construction peut sembler en même temps rassurant, comme un havre pour une communauté très soudée, mais en même temps, il y a un aspect très étouffant. Cela fait aussi un peu penser au mouvement
« rétro-hippie » actuel, à cet idéal de retour à la terre qui peut être tentant, mais qui isole. L'observation de ces tendances dans le monde d'aujourd'hui est-il à l'origine de votre attraction-répulsion vis-à-vis de ce type de communauté fermée ?
Je suis fasciné quand je vois des gens essayer de se couper de ce qu'ils vivent comme négatif dans le monde, être irrémédiablement rattrapés par ce qu'ils ont fui, aussi protégée soit la communauté qu'ils ont créée. En soi, c'est tout à fait absurde, presque comique. Moi-même, je suis plutôt solitaire, j'aime être seul, mais j'aime aussi le bouillonnement de la ville. Je ne me vois pas du tout vivre à la campagne. J'adore l'énergie de la ville, je m'en nourris.En créant le personnage de Grégori, vous êtes-vous identifié à certaines de ses pulsions?Oui, complètement. Tous les jours, j'ai envie d'envoyer balader la terre entière, de faire à ma manière et point barre [rires]. C'est comme quand on fonde une famille, qu'on veut que tout se passe comme on l'a décidé. On ne veut pas faire comme
tel ou tel, ou comme ses parents, on veut réaliser son propre idéal de la famille. Il y a beaucoup de ça, dans le film. Bien sûr, c'est à l'extrême, mais Gregori crée une famille et une enfance qu'il n'a sûrement jamais eues. Par pur amour. Même s'il a l'esprit torturé, ses intentions sont pures. Le tragique de cette histoire tient aux problèmes qu'a cet homme et qu'il transmet aux enfants. Un parent pourra faire tout ce qu'il peut pour l'éviter, il transmettra toujours une partie de ses tares à ses enfants.
Alexandre fête ses 11 ans, au début du film. C'est un point qui semble important : il n'a pas encore la dureté qu'un jeune peut avoir quelques années plus tard, il est encore innocent et pur. Il ne cherche pas à supplanter ou à surpasser son père. Il le suit, il apprend à l'aimer et à le craindre.Le film s'appelle “Partisan“ car Alexandre est un partisan, un disciple fervent. Jusqu'à cet âge-là, les enfants sont de fervents adeptes des adultes de leur entourage. Ils n'ont pas d'autre référence. Pourquoi étudier les mathématiques ? Parce qu'un adulte nous a dit de le faire. Ça ne se discute pas. C'est un thème largement exploré, au cinéma, car c'est un terreau narratif très fertile.Comment cela s'est-il passé, avec Vincent Cassel ? Était-ce votre première collaboration avec un acteur aussi connu et chevronné ?En fait, c'était la première fois que je travaillais avec un acteur. Avant, je n'avais tourné qu'avec des personnes repérées dans la rue, non professionnelles. C'était donc tout à fait nouveau, pour moi. Je ne sais pas si j'ai eu de la chance ou si j'ai fait le bon choix, mais Vincent a vite compris dans quoi je voulais l'entraîner, et il a bien voulu y aller.En quoi travailler avec un professionnel a-t-il influencé votre façon de diriger les acteurs ?J'ai toujours passé de longs moments avec les acteurs avant les tournages, comme ça, pas pour les répétitions, juste à l'occasion d'un barbecue ou d'un apéro. Et là, ce qui m'a beaucoup inquiété, c'est que même si je connaissais évidemment très bien Vincent comme acteur, je ne le connaissais pas du tout lui, en tant que personne. Il avait un emploi du temps très chargé, mais heureusement, il a pu venir une semaine [avant le tournage] et, en gros, j'ai fait son chauffeur. Je l'ai conduit un peu partout, ça nous a permis de passer du temps ensemble. Cela a beaucoup détendu les choses, parce qu'à partir de là, il savait qui j'étais, et je savais d'où il venait. Et il s'est montré incroyablement généreux et encourageant avec moi. Il n'avait jamais fait un tournage comme ça: au milieu d'enfants et de huit femmes qui n'avaient jamais joué de leur vie. Pour n'importe quel acteur, ça aurait été difficile. Mais il s'est emparé du point de vue et du scénario, et il a plongé dedans.
Comment avez-vous manœuvré, entre l'acteur aguerri et les amateurs ?Il y avait en fait trois catégories d'acteurs, et à chacune, je m'adressais différemment. Mais dans son essence, ma façon de diriger ne changeait pas, que ce soit avec Jeremy ou Vincent. J'ai surtout fait en sorte de faciliter les choses au maximum : le terrain avait été très balisé pour le tournage, chacun savait de quoi traitait telle scène, quelle était sa place dedans, quels étaient ses sentiments. Mon rôle était de guider les acteurs le plus simplement possible.Vous saviez que Vincent avait les compétences requises, mais comment savoir pour les enfants ? Leur dynamique est-elle très différente ?Disons que c'est une question de graduation sur une même échelle. Personnellement, je ne veux pas dire aux acteurs comment faire, et de toute façon, il est impossible de dire à un enfant comment faire [rires], il ne le fera pas. L'idée est plutôt d'ajuster les paramètres à la graduation donnée, de faire en fonction. Avec Vincent, je n'ai pas donné de directives, j'ai créé un environnement où il puisse donner le meilleur de lui-même. Pour Jeremy, qui interprète Alexandre et qui est présent dans presque chaque scène, je ne pense pas exagérer quand je dis qu'à la fin du tournage, je m'adressais à lui comme à un pro. Il est très intelligent et il a énormément évolué pendant le film. Quand on joue dans chaque scène, on n'a pas le choix, il faut y aller, s'adapter. Et c'est ce qu'il a fait de manière impressionnante.
Entre un acteur très expérimenté qui a forcément ses idées sur son métier, un monteur que vous ne connaissiez pas et un compositeur, Daniel Lopatin, qui a introduit une saveur aussi intense qu'inattendue dans le film, a-t-il été difficile de lâcher la mainmise que vous aviez auparavant sur votre travail ?Comme je l'ai dit, le plus difficile a été de garder ma fraîcheur – une idée que j'ai eue en 2010 ne marche pas forcément quelques années après. Et le plus stimulant, et franchement le plus facile, a été de travailler avec tous ces gens formidables qui ont tant apporté au film.
Propos receuillis par Eric Hynes
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